L'obscure bataille des seconds couteaux français
Ils sont loin des lumières. Mais ici, ils comptent enchaîner les matches, accumuler les victoires et la confiance. Michael Llodra, Paul-Henri Mathieu, Gaël Monfils, Nicolas Mahut ou encore Edouard Roger-Vasselin ont tous fait le choix de s'aligner à Bordeaux, sur un Challengeur, la 2e division des tournois internationaux, délaissant le Masters 1000 de Rome. Avec leur classement, ils étaient condamnés à y passer par les qualifications. Et ils n'avaient aucune certitude de disputer plus d'un match. A la Villa Primrose, club centenaire, ils ont bien plus de chances de franchir des tours, et de gagner un peu de confiance à deux semaines du début de Roland-Garros.
Avec la position de tête de série N.2, Michael Llodra est le mieux classé de la délégation tricolore. Avec sa 61e place mondiale, il était passé par les qualifications à Madrid, échouant en trois manches au 2e tour contre le Néerlandais Haase. A Bordeaux, il vient chercher du temps de jeu, lui qui ne dispute là que son deuxième tournoi sur terre-battue de la saison. Or, cette surface nécessite plus qu'une autre des habitudes, des repères, notamment au niveau du jeu de jambes et des glissades. Opposé à l'Américain Kudla (116e mondial) au 1er tour mais avec l'Ukrainien Stakhovsky (102e mondial) et surtout l'Espagnol Garcia-Lopez (71e mondial) dans sa partie de tableau, il devrait avoir du temps, et du niveau face à lui.
C'est aussi ce qu'attend Paul-Henri Mathieu, qui a hérité de la tête de série N.5. Comme Llodra, l'Alsacien a été battu au 2e tour des qualifications de Madrid. Mais là-bas, il a mis fin à une terrible série de 8 défaites au 1er tour sur le circuit principal cette saison. Héros du dernier Roland-Garros (battu au 3e tour en battant Isner) alors qu'il avait retrouvé les courts en début d'année après plus d'un an et demi d'absence, PHM veut retrouver le rythme et le goût des victoires. Lui-aussi est opposé à un Américain au 1er tour (Johnson, 129e), mais Darcis (105e) et Garcia-Lopez sont sur son chemin avant de retrouver peut-être Llodra en demi-finales.
Caroline Garcia, l'exemple à suivre
Autre ancien membre de l'équipe de Coupe Davis, Gaël Monfils est également à Bordeaux. Battu par deux fois par l'Allemand Brands au 2e tour de Bucarest et de Munich, le Français n'a toujours pas trouvé sa constance, ni un rang qui le satisfait (119e mondial). Détenteur d'une invitation, il rêve d'un parcours à la Gasquet, venu ici pour s'imposer en 2010 avant de retrouver le plus haut niveau. Mais son début de parcours devra se faire aux dépens de son copain, Josselin Ouanna, également invité. Les deux hommes se connaissent depuis tout petit, mais leur remontée au classement passe par une victoire. Et cela pourrait mener l'un d'eux face à un autre compatriote, Edouard Roger-Vasselin, 76e mondial et tête de série N.4, passé tout près de vaincre David Ferrer au Portugal voici quinze jours.
Nicolas Mahut, qui peine à revenir à son meilleur niveau après des soucis au genou, n'a pas réussi à intégrer le tableau final, battu au jeu décisif du 3e set de l'avant-dernier tour des qualifications par Romain Jouan. Kenny de Schepper (91e mondial), le local Florent Serra (130e), Marc Gicquel (132e) et Jonathan Dasnières de Veigy (207e mondial) sont les autres français engagés. Ils rêvent tous d'imiter Caroline Garcia, victorieuse hier du tournoi international de Cagnes-sur-Mer. Quinze jours après sa première sélection en équipe de France de Fed Cup, la Française de 19 ans, a ainsi remporté son premier titre senior à ce niveau. La 114e mondiale ouvre un compteur qu'elle aimerait voir bonifier sur les courts de la Porte-d'Auteuil, où elle avait failli faire tomber Maria Sharapova en 2011.
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