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L'Espagne renvoie le Portugal

En venant à bout du Portugal (1-0), mardi au Cap, l'Espagne s'est hissée en quarts de finale de la Coupe du monde. Une fois encore, le sauveur se nomme David Villa. Un service minimum, mais des champions d'Europe qui ont montré un bien meilleur visage qu'en poule. Le Paraguay est prévenu. La Furia monte en puissance.
Article rédigé par franceinfo
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Les Espagnols heureux (LLUIS GENE / AFP)

Au sortir de son groupe, l'Espagne nous avait laissé surnotre fin. Surprise par la Suisse (0-1), profitant d'un très faible adversairesans convaincre (2-0), la Furia avait repris quelques couleurs face au Chilisans pour autant avoir l'air sereine. Quoi de mieux qu'un choc dès les 8es definale pour se mettre réellement dans le bain mondial ? Face à un Portugal invaincu,bien décidé à faire plier son voisin, il était impératif pour Vicente delBosque que son équipe hausse le ton. Dès la 1re minute, Torresfrappait depuis le côté gauche de la surface, imité deux minutes plus tard parson acolyte offensif, David Villa (3e). Le néo-Barcelonais et le Kidde Liverpool n'hésitaient pas à prendre leur chance de loin, mais se heurtait àtour de rôle à un Eduardo des grands soirs.

Si le Red se montrait plus entreprenant que lors des troispremiers matches, il manquait encore et toujours son dernier geste dans lasurface, à l'image de toute la formation ibérique. Les Espagnols maîtrisaientla rencontre en jouant vite et de manière plus agressive tandis que le Portugalavait fait le pari de se regrouper en défense pour attendre les opportunités decontres. Les Lusitaniens s'en remettaient aux coups de pied arrêtés deCristiano Ronaldo, toujours aussi inconsistant dans le jeu. Le Madrilènes'illustrait sur des coups francs lointains. Si Casillas ne se laissait passurprendre par le rebond sur la première tentative (17e), il était tout près demettre son équipe en danger en contrôlant mal la seconde (28e). Tiagoavait entre temps également testé ses réflexes de loin (20e).

Entrée gagnante deLlorente

Monopolisant le ballon face au bloc portugais, la Roja,faute d'être plus précise dans la finition, n'arrivait pas à concrétiser samainmise sur le match. Pour déstabiliser la solide défense adverse, elletentait bien de jouer sur les ailes et de basculer son jeu sur toute la largeurdu terrain. En vain. Côté portugais, Almeida (39e), puis Tiago de latête (43e), étaient tout près d'ouvrir le score, mais ils netrouvaient pas le cadre. Repartie sur un faux rythme, la partie s'endormaitpetit à petit. On pensait alors que cela sourirait à Ronaldo et les sienstandis que l'Espagne baissait sa garde, conservant le ballon, mais ressemblantde plus en plus à l'équipe léthargique aperçue en poule. Seulement, lePortugais, transparent pendant 90 minutes, ne pesait nullement sur une défense concentréesur son cas et vigilante.

Il aura finalement fallu attendre un coaching gagnant de DelBosque pour que le match s'anime. Villa et Torres sillonnaient, une fois deplus de manière stérile, le front de l'attaque, mais le jeu ibérique secantonnait à des frappes de loin (Iniesta, 49e). Entré en jeu à la58e, Llorente n'avait besoin que de deux minutes pour réveiller lessiens. Sur une tête plongeante, il voyait sa tentative repoussée par Eduardo(60e). L'Espagne redevenait alors la machine à gagner des derniersmois (27 victoires en 29 matches). Villa allumait une première mèche à l'entréede la surface qui frôlait le montant droit portugais (61e). Ilfinissait par boucler victorieusement une action collective magnifiquementconstruite, après des relais d'Iniesta, Llorente et Xavi en s'y reprenant àdeux fois pour tromper le gardien de la Selecçao (1-0, 63e).

Le Paraguay, unobstacle à sa portée

Quatrième but de la compétition pour le désormais habituel sauveur David Villa, co-meilleur buteur del'édition avec l'éliminé slovaque, Robert Vittek, et 42e réalisation en 62sélections. Avec ce but, le plus important était fait pour l'Espagne et, sansdoute aussi, l'essentiel. Car on ne voyait pas vraiment comment le Portugal, quiavait fait l'option de défendre et de contrer, pouvait enfin passer àl'offensive. La meilleure occasion des hommes de Carlos Queiroz jusque-là étaitd'ailleurs venue… de la cuisse de Ramos qui manquait de tromper Casillas surune frappe détournée (52e). Après ce fut une suite de frappesdésespérées de loin sans conviction et des balles de 2-0 pour Ramos (70e)et Villa (77e). Tout aussi désespéré était le pressing de Ronaldo,bien seul dans son travail de sape de la défense espagnole. Le match et lemondial s'achevaient sur un carton rouge infligé à Ricardo Costa après unefaute peu évidente (simulation?) de Capdevilla qui avait pris le temps deregarder l'arbitre pour vérifier le coup de sifflet (89e).

Les champions d'Europe restent en course et se hissent enquarts de finale. Sans avoir été dominateurs, ils ont néanmoins montré plusd'envie et de collectif. L'Espagne monte en puissance et devra confirmer,samedi à Johannesburg, contre un Paraguay guère impressionnant face au Japon(0-0, 5 tab à 3). Une occasion en or pour atteindre le dernier carré pour lapremière fois ? A confirmer.

REACTIONS

Carlos Queiroz (sélectionneur du Portugal): "LesEspagnols ont eu plus de possession de balle et, de cette manière, on a plus dechances de l'emporter. L'Espagne, avec sa possession et sa circulation deballe, a fini par justifier le résultat. Malheureusement, on a raté desoccasions, alors que c'était équilibré en termes d'occasions. L'Espagne a eu plus de poids. Celuiqui a la domination territoriale a la domination dans le jeu. On a essayé demarquer, de gagner, et on a fait preuve d'une grande qualité défensive aussi. Ilfaut saluer tous les joueurs portugais".

David Villa (buteurpour l'Espagne): "On avanceétape par étape. On n'a jamais perdu confiance, on connaît notre potentiel, onsait ce qu'on est en train de faire et on n'a aucun doute. C'est un des butsqui nous donne le plus de satisfaction parce que, avec un seul but, on arrive àpasser. Je vais continuer à marquer des buts pour faire avancer l'équipe. LeParaguay sera un autre rival difficile, mais on a le temps de se reposer et detravailler pour passer ensuite en demi-finale".

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