L'ERC au pied du mur
En effet, une première réunion à Dublin le 18 septembre avaient permis aux deux initiateurs de cette renégociation, les clubs français réunis au sein de la Ligue nationale de rugby (LNR) et les clubs anglais (Premiership Rugby), de présenter leurs projets. Leurs plateformes sont distinctes mais possèdent de nombreuses revendications communes avec notamment le passage de 24 à 20 clubs et un système de qualification uniformisé selon le classement en championnat (les six premiers sont qualifiés). Ces changements se feraient notamment au détriment des équipes galloises, irlandaises, écossaises et italiennes évoluant dans la Ligue celtique qui n'auraient plus que six représentants au lieu de dix actuellement. Les représentants celtes et italiens devaient tenter de tempérer cette volonté par un système associant qualification "au mérite" et "quotas" afin que toutes les nations, notamment l'Ecosse et l'Italie, soient représentées chaque saison.
Parmi les autres changements réclamés, les clubs français souhaitent modifier le calendrier pour terminer les compétitions européennes fin avril et donner plus de continuité à la phase finale du Top 14. Et aussi, question ô combien sensible et nerf de la guerre, Français et Anglais demandent également un changement dans la répartition financière (actuellement 25% pour la LNR, 25% pour Premiership Rugby et 12,5% chacune pour l'Ecosse, l'Irlande, l'Italie et le pays de Galles) en un système de "trois tiers" (33% pour chaque partie). C'est à dire un tiers seulement pour ces quatre derniers qui perdraient une manne considérable. Ce qui est très mal compris du côté des pays celtes d'autant que, sur le plan des résultats, les Provinces irlandaises font largement jeu égal avec les clubs anglais.
Dans le cadre du nouveau projet de Coupe d'Europe, Agnlais et Français soutiennent une même uniformisation. La réduction du nombre de participants à la H Cup de 24 à 20 et un système de qualification identique à toutes les nations participantes, à savoir que seuls les six premiers d'un championnat seraient qualifiés. Une réduction des effectifs qui semble souhaitable pour régler les problèmes de calendriers. Ce qui réduiraient les représentants de la Ligue Celte de 10 à 6.
"Grosses" divergences de position
Les Anglais semblent d'ailleurs prendre beaucoup de libertés avec l'entité même de la Coupe d'Europe. Et cette réunion de Rome sera également l'occasion pour les parties prenantes de demander à nouveau à Premiership Rugby des précisions sur l'accord qu'elle a signé unilatéralement début septembre avec l'opérateur BT pour la diffusion des matches des équipes britanniques dans les compétitions européennes à partir de 2014, au moment où l'ERC venait de reconduire son contrat avec Sky Sports. Les Anglais affirment notamment que leur contrat est plus lucratif que celui de l'ERC, sans toutefois communiquer sur les montants en jeu. Un cavalier seul dont il faudra dire s'il est ou non juridiquement possible et moralement acceptable.
On le voit, le rendez-vous romain risque de faire grincer bien des dents. Car les divergences de position, sur le format comme sur la répartition de la manne télévisuelle, avec une volonté de domination des Anglais et des Français, ne vont sans doute pas s'estomper aussi facilement que cela, sans une volonté de compromis de part et d'autres. Faute de quoi, ce pourrait être l'avenir même de la Coupe d'Europe, telle qu'elle existe aujourd'hui qui pourrait être remise en cause. Pour être remplacée par quoi ? Beaucoup de parties prenantes du rugby européenne ne veulent en tout cas pas d'une compétition au rabais.
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