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L'avion de Sala n'était pas autorisé pour des vols commerciaux

L'AAIB, le bureau britannique d'enquêtes sur les accidents aériens, a publié son rapport sur l'avion qui transportait Émiliano Sala le 21 janvier dernier et qui s'est écrasé dans la Manche. Selon ce rapport, il n'était pas autorisé à faire des vols commerciaux.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (HO / AAIB)

Le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) a établi lundi que l'avion qui transportait Emiliano Sala et s'était abîmé dans la Manche le 21 janvier, entraînant la mort du footballeur argentin, n'était pas autorisé à opérer des vols commerciaux.

L'appareil, enregistré aux Etats-Unis, "ne pouvait pas être utilisé pour des vols commerciaux sans l'autorisation du FAA et du CAA", les autorités de régulation de l'aviation civile aux Etats-Unis et au Royaume-Uni respectivement, écrivent les enquêteurs. "Aucune preuve ne montre qu'une telle autorisation ait été réclamée ou accordée". "La base sur laquelle le passager (Emiliano Sala) était transporté n'a pas encore été établie", ajoutent-ils. Ils précisent que David Ibbotson, le pilote, avait déjà transporté d'autres passagers sur la base d'un "partage des coûts", autorisée par la règlementation. Dans ce cas, la règlementation américaine impose que le pilote "ne paie pas moins" que la part des dépenses établie "au pro rata" du nombre de personnes à bord, soit en l'occurrence au moins la moitié des frais occasionnés par le vol.

Dans tous les cas, l'AAIB rappelle que le pilote et le passager devaient partager un "objectif commun" pour le vol. "Le vol ne doit pas être fait dans le seul but de transporter le passager", affirment-ils. Enfin, les enquêteurs soulignent que David Ibbotson disposait d'une licence de pilote établie par l'agence européenne de la sécurité aérienne. Une telle licence ne contient pas forcément une autorisation pour voler de nuit mais l'AAIB n'est pas en mesure d'affirmer si David Ibbotson disposait ou non de cette autorisation. L'avion avait décollé de Nantes à 19h15.

"On estime que la licence et le registre du pilote ont été perdus avec l'avion", écrivent les enquêteurs. L'appareil, qui a été localisé, n'a pas été récupéré, et repose toujours dans la Manche par plus de 67 mètres de fond.

Les vidéos prises par un robot au fond de la mer montrent l'avion "lourdement endommagé", décomposé en trois parties "maintenues ensemble par des câbles électriques et des câbles de contrôle". Juste avant l'accident, l'avion avait entamé une manoeuvre de descente, passant de 4.400 pieds à 20h15 à 3.900 pieds à 20h16 et 12 secondes, puis à 2.300 pieds à 20h16 et 34 secondes, soit les dernières données enregistrées par les radars et jugées "valables" par l'AAIB.

Selon les données du Met Office, le service public britannique de prévisions météorologiques, "l'altitude de gel se situait entre 3.000 et 4.000 pieds (914 et 1.220 mètres) au-dessus du niveau de la mer", précise l'AAIB. Les données météorologiques montrent aussi, à 20h15, "une bande d'averses, parfois fortes, traversant la zone de vol", soulignent les enquêteurs, sans en tirer de conclusion. L'avion ne disposait pas de boites noires, comme le lui permettait la règlementation. Le corps d'Emiliano Sala avait été retrouvé à bord de l'épave de l'avion et récupéré le 7 février. David Ibbotson, lui, demeure disparu.
 

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