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L'AS Béziers foot naufragé du Covid-19 ?

Le futur de l’Avenir Sportif Béziers (ASB) ne tient plus qu’à deux fils, ceux qui le relient à l’Assemblée générale de la LFP prévue le 20 mai et au comité exécutif de la FFF qui entérineront les classements définitifs de la saison 2019/2020 et le format des prochains championnats. Le verdict pourrait être lourd de conséquences pour le club biterrois, 16e de National, tout proche de connaître une deuxième relégation consécutive, qui entraînerait la perte de son statut pro et menacerait l’avenir du club.
Article rédigé par Manu Roux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (TH?O GIACOMETTI / HANS LUCAS)

Une deuxième saison en enfer d’affilée, voilà ce que pourrait bien vivre l’Avenir Sportif Béziers. Tout juste relégué de Ligue 2 , le club biterrois misait sur une remontée immédiate et avait, pour cela, obtenu de conserver son statut professionnel une année supplémentaire, par dérogation. Las, le début de la présente saison est poussif et loin des espérances.

Béziers a du mal à digérer la descente, navigue dans la deuxième partie de tableau et se sépare même de Mathieu Chabert, son entraîneur depuis 2016, l’homme de la montée en L2, à la fin du mois d’octobre, après une élimination en Coupe de France par Colomiers (National 2). Son successeur, Didier Santini, amorce un début de redressement mais la position au classement demeure fragile et la rechute toujours possible (défaite 7-0 à Pau le 1er février).

Le 6 mars dernier, au soir de la 25e journée et après une victoire importante sur Avranches 2-0, l’ASB croit pourtant résolument en ses chances de maintien... jusqu’à l’entrée en jeu du Covid-19 qui met un terme prématuré à la saison et fige le classement du championnat à neuf matches du but... 16e et virtuellement dans la charrette des quatre relégables, place qu’il a paradoxalement peu occupée cette saison, l’AS Béziers est sous la menace d’une deuxième descente consécutive. Une catastrophe pour le club. "On a vraiment le sentiment d’être à la mauvaise place au mauvais moment et d’avoir fait quelque chose de mal !", se lamente Gérard Rocquet, président du club biterrois. "Ce serait vraiment injuste de descendre comme ça. On avait un calendrier favorable pour finir et on a plutôt tendance à bien terminer nos championnats. Regardez, il y a deux ans quand le club est monté en Ligue 2, personne ne croyait en nous à 9 journées de la fin. On était loin du podium !"

Après les gilets jaunes, on fabrique des clubs jaunes !

Une nouvelle descente, si elle se confirme, annoncerait des lendemains très délicats pour l’AS Béziers, qui perdrait à coup sûr son statut pro en National 2. "Une quarantaine de personnes se retrouverait au chômage", lâche Gérard Rocquet, dépité. "J’avoue ne pas comprendre. On est dans un moment où l’on prône la solidarité. Les clubs pros sont des entreprises. Moi-même, je suis chef d’entreprises, je suis aidé de tous les côtés par l’Etat mais la FFF viendrait donner le coup de grâce au club que je dirige en foot? Si on descend, ça coule l’entreprise. Après les gilets jaunes, on est en train de fabriquer des clubs jaunes ! Il y a trop d’injustices et beaucoup de clubs pourraient très bientôt manifester leur colère!"

Comme beaucoup d’autres présidents, Gérard Rocquet étudie déjà la possibilité d’un recours en cas de décision défavorable à l’AS Béziers. Mais il espère ne pas avoir à en arriver là. "Les clubs de Ligue 2 ont fait savoir qu’ils étaient prêts à faire une saison à 22 clubs, comme la Coupe de la Ligue a été supprimée. Donc on peut peut-être faire un championnat national à 20 clubs (au lieu de 18 actuellement) et ne faire descendre que deux clubs au lieu de quatre cette saison ?" Qu’on se le dise, les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’AS Béziers.

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