L'antidopage français met en garde les sportifs contre la publication de leurs données biologiques
Le détenteur du record du monde du décathlon a annoncé la semaine dernière, comme la vice-championne olympique du disque Mélina Robert-Michon et sept autres athlètes français, qu'il adhérait au projet Quartz, un programme privé de suivi de santé, déjà répandu dans l'ultra-trail, et qui permet notamment aux sportifs volontaires de divulguer leurs données biologiques, dont les données sanguines.
Dans la foulée, la Fédération française d'athlétisme (FFA), embarrassée par le cas de Clémence Calvin, sous le coup d'une suspension provisoire pour un refus de contrôle au Maroc, a annoncé qu'elle allait encourager ses athlètes à s'engager dans le programme Quartz, géré par l'association "Athletes for transparency" de Pierre Sallet.
En France, toutes les fédérations sont déjà censées organiser le suivi médical de leurs sportifs de haut niveau, une obligation légale. Mais dans un message aux sportifs transmis mercredi aux fédérations et sur son site internet, l'AFLD émet plusieurs réserves. L'autorité antidopage souligne notamment qu'un programme de suivi sanitaire ne peut "délivrer des certificats de probité, a fortiori si les analyses se font sur convocation, sans caractère inopiné, et dans le laboratoire de biologie médicale du choix du sportif".
Elle met aussi en garde contre l'interprétation des résultats: "les profils apparemment anormaux trouvent, après examen ou enquête, d'autres explications que le dopage, notamment des particularités génétiques, des pathologies ou un état de grossesse". "Quant à l'absence d'anomalie, elle ne prouve pas que le sportif ne se dope pas, comme l'ont montré de nombreuses affaires: on peut avoir un profil normal et pourtant être contrôlé positif", ajoute l'AFLD.
L'agence réaffirme enfin "le droit des personnes à préserver leur intimité et leur droit au secret médical, sans être stigmatisées et accusées de vouloir cacher quelque chose". "Nul sportif ne devrait subir de pression pour dévoiler ses analyses biologiques, ni être montré du doigt pour avoir choisi d'exercer un droit fondamental", souligne-t-elle, sans condamner la démarche de Mayer.
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