Konta, Vondrousova, Anisimova, Barty : Le banc d'essai des demi-finalistes dames
Johanna Konta (26e mondiale)
Le parcours
1er tour : bat Antonia Lottner (ALL) 6-4, 6-4
2e tour : bat Lauren Davis (E-U) 6-3, 1-6, 6-3
3e tour : bat Viktoria Kuzmova (SVQ) 6-2, 6-1
Huitièmes de finale : bat Donna Vekic (CRO) 6-2, 6-4
Quart de finale : bat Sloane Stephens (E-U) 6-1, 6-4
Le temps passé sur le court : 6 heures et 58 minutes
Les chiffres
1983. Aucune joueuse britannique n’avait rejoint le dernier carré à Roland depuis 36 ans et Jo Durie lors de l’édition 1983.
15. Johanna Konta a remporté 15 matches sur terre battue cette saison, meilleur total de toutes les joueuses sur le circuit WTA (à égalité avec Petra Martic).
La tendance
En chute libre la saison dernière après un bon début de carrière, Johanna Konta revient au meilleur moment. La Britannique a trouvé la forme au meilleur moment, quelques semaines avant le Grand Chelem parisien. A Rabat puis à Rome, la joueuse de 28 ans a su élever son niveau de jeu comme rarement elle l’avait déjà fait sur terre. Arrivée Porte d’Auteuil avec un premier quart de finale sur ocre en Premier 5, Konta a confirmé sa montée en puissance au fur et à mesure des tours. Elle reste sur trois matches de haut niveau, dont un succès net et sans bavure sur la finaliste de l’an passé Sloane Stephens. La voilà en pleine confiance et plus si loin du niveau qui l’avait emmené jusqu’à la quatrième place mondiale.
Son vécu à Roland
Avant cette édition 2019, le passé de Johanna Konta sur le sol parisien tenait du cauchemar. En six participations, elle n’avait jusque-là jamais dépassé le premier tour. Son édition 2018 s’était même terminé par une conférence de presse houleuse et un violente attaque envers les médias britanniques. Rien à voir avec son parcours 2019 en somme. Après avoir passé ce cap symbolique de l’entrée en lice et un deuxième tour moyen, Konta a impressionné, faisant parler sa force de frappe, notamment au service. De belles impressions qui ne demandent qu’à être confirmées.
Marketa Vondrousova (38e mondiale)
Le parcours
1er tour : bat Yafan Wang (CHI) 6-4, 6-3
2e tour : bat Anastasia Potapova (RUS) 6-4, 6-0
3e tour : bat Carla Suarez Navarro (ESP) 6-4, 6-4
Huitièmes de finale : bat Anastasija Sevastova (LET) 6-2, 6-0
Quart de finale : bat Petra Martic (CRO) 7-6 (1), 7-5
Le temps passé sur le court : 7 heures
Les chiffres
26. Comme le nombre de balles de break converties par la Tchèque depuis le début du tournoi. Son jeu offensif (comme ses faiblesses sur sa mise en jeu) la pousse à prendre plus de risques, et cela lui réussit, avec le meilleur total des quatre joueuses encore en lice.
26. C’est aussi le nombre de victoires de Marketa Vondrousova sur le circuit depuis l’Open d’Australie. Aucune joueuse ne fait mieux sur la période.
La tendance
Arrivée à Roland sans le statut de tête de série, le parcours de la Tchèque n'est pas sans rappeler celui de l'étonnante Jelena Ostapenko, sortie de nulle part et vainqueur en 2017. De nulle part, vraiment concernant Vondrousova ? Pas exactement. Si son nom ne figurait pas parmi la liste des outsiders cette année, cette place dans les quatre dernières joueuses en lice n'est que la confirmation d'une première partie de saison de belle facture. Finales à Istanbul et Budapest, quarts de finale à Rome, Miami et Indian Wells ou encore deux victoires de prestige contre Simona Halep : Vondrousova explose littéralement en 2019. Il ne lui manquait plus qu'une performance en Grand Chelem pour confirmer ses progrès. Son jeu tourné vers l'offensive et sa palette technique déjà très solide (à l'exception d'un service encore largement perfectible) laisse imaginer un futur prometteur à la joueuse de seulement 19 ans.
Son vécu à Roland
C'est aussi le revers de la jeunesse de Vondrousova. La gauchère n'a encore qu'une expérience très limitée du plus haut niveau, en particulier en Grand Chelem. Elle n'avait jusqu'alors atteint que le 2e tour l'an passé à Roland-Garros, un an après avoir été sortie dès son entrée en lice pour sa découverte du tournoi. Ce manque de vécu ne l'a jusqu'ici pas empêché de maîtriser ses rencontres et d'afficher un niveau de jeu impressionnant, contre Sevastova, tête de série N.11, en huitièmes de finale et lors de la fin du premier set puis le début du deuxième contre Martic en quarts de finale. Cette place en demi-finale devrait forcément attirer un peu plus d'exposition sur elle, après être restée dans l'ombre pendant 10 jours.
Les face-à-face Johanna Konta - Marketa Vondrousova : 1 victoire - 1 victoire (0-0 à Roland-Garros)
Amanda Anisimova (51e mondiale)
Le parcours
1er tour : bat Harmony Tan (FRA) 6-3, 6-1
2e tour : bat Aryna Sabalenka (BLR) 6-4, 6-2
3e tour : bat Irina-Camelia Begu (ROU) 7-6 (6), 6-4
Huitièmes de finale : bat Aliona Bolsova (ESP) 6-3, 6-0
Quart de finale : bat Simona Halep (ROU) 6-2, 6-4
Le temps passé sur le court : 6 heures et 8 minutes
Les chiffres
0. Avant la saison 2019, Amanda Anisimova n’avait pas gagné le moindre match sur terre battue en WTA. Elle n’avait même disputé qu’une seule rencontre, une défaite au 1er tour de Roland-Garros 2017 sur cette surface.
1. Anisimova est la première née dans les années 2000, joueurs et joueuses confondues, à se qualifier pour une demi-finale de Grand Chelem. C’était déjà le cas pour le stade des quarts de finale.
La tendance
Dans un Roland-Garros 2019 qui n’a pas manqué de sensations, Amanda Anisimova est un véritable tremblement de terre. L’adolescente américaine a toujours été promise à un grand avenir. Mais la voir arriver aussi vite vers les sommets est une vraie surprise. A 17 ans, Anisimova rappelle les débuts fracassants de Maria Sharapova : un coup droit surpuissant, une capacité à prendre le contrôle de l’échange très au-dessus de la moyenne, mais surtout une confiance inébranlable en ses capacités. La native de Floride l’assure, elle est là où elle voulait être, et ses performances sont simplement le fruit de son travail. Sa victoire en quart de finale contre la tenante du titre Simona Halep, a prouvé qu’elle pouvait largement tenir la comparaison face aux cadors du circuit alors que la Roumaine n’est pourtant pas passée à côté de son match. Le défi face à Ashleigh Barty ne semble pas de taille à la faire douter.
Son vécu à Roland
Avant cette édition, Anisimova à Paris, c’était surtout une finale chez les juniors en 2016. Elle n’avait alors que 14 ans et s’annonçait déjà d’une précocité hors du commun. Son premier tour en 2017 chez les grandes lui avait servi de découverte mais une blessure l’avait ensuite privée de toute la saison sur terre l’an passé. Elle s’est depuis largement rattrapé. Outre son match référence contre Halep, Anisimova ne cesse de hausser son niveau de jeu match après match. Comme Vondrousova, elle n’a d’ailleurs pas perdu un set depuis le début de la compétition. Même la pluie qui a repoussé son quart de finale ne l’a pas perturbé, puisqu’elle l’a passé à “dormir” puis à “chercher des nouvelles chaussures”. Déroutant.
Ashleigh Barty (8e mondiale)
Le parcours
1er tour : bat Jessica Pegula (E-U) 6-3, 6-3
2e tour : bat Danielle Collins (E-U) 7-5, 6-1
3e tour : bat Andrea Petkovic (ALL) 6-3, 6-1
Huitièmes de finale : bat Sofia Kenin (E-U) 6-3, 3-6, 6-0
Quart de finale : bat Madison Keys (E-U) 6-3, 7-5
Le temps passé sur le court : 5 heures et 57 minutes
Les chiffres
30. Ashleigh Barty est la numéro un du tournoi en nombre d’aces et détonne par sa puissance malgré un gabarit pas si imposant (1,65 m).
5. L’Australienne est la bourreau des espoirs américains. Contre Anisimova, elle va ainsi disputer un cinquième match en six tours contre une joueuse à la bannière étoilée. Elle avait déjà affronté Kenin et Keys en Fed Cup en février dernier, pour (déjà) deux victoires.
La tendance
Pas réellement parmi les outsiders avant le début du tournoi, Ashleigh Barty en est presque devenue la favorite par la force des choses. Elle est la dernière joueuse du Top 10 encore en lice. La joueuse de 23 ans a été quelque peu aidée par le forfait d’Andreescu et les contre-performances de Hsieh et Serena Williams, des têtes de série qui devaient se dresser sur son chemin. Mais elle ne doit rien à personne pour avoir écarté la surprenante Sofia Kenin, puis Madison Keys en deuxième semaine. Barty est devenue une habituée des beaux parcours dans les grands tournois avec des quarts de finale à l’Open d’Australie ou à Madrid, et surtout un premier sacre cette saison en Premier Mandatory à Miami. Ses éliminations dans ses longs périples étaient jusqu’alors par des joueuses du Top 10 mondial. Débarrassée de cette concurrence, là voilà probablement face à la chance de sa vie de remporter un Grand Chelem.
Son vécu à Roland
Habituellement plus à son aise sur dur, Barty se découvre cette saison sur ocre. En cinq participations porte d’Auteuil, elle n’avait jusqu’alors remporté que deux matches, pour des deuxièmes tours en 2013 et 2018. L’Australienne semble avoir passé un vrai cap, elle qui pointait encore à la 271e place mondiale début 2017. Ses progrès ne sont ainsi pas si surprenants sur cette surface, d’autant que son jeu très complet avait tout pour lui convenir. De son service, parmi les plus solides du circuit, à sa capacité à finir au filet, qu’elle tient notamment du double où elle figure aussi dans le Top 10 mondial, Barty peut s’adapter à n’importe quel adversaire. Et comme elle semble avoir apprivoisé la terre battue de Roland-Garros...
Les face-à-face Amanda Anisimova - Ashleigh Barty : première confrontation
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