Kei Nishikori, porte-drapeau du tennis asiatique
Sur la place des Mousquetaires, la foule patiente en regardant le match entre Ana Ivanovic et Elina Svitolina sur le grand écran. Ce n'est pas que le tableau féminin ne les intéresse pas, mais certains ont fait le déplacement tout spécialement pour un seul joueur : Kei Nishikori. C'est le cas de Hiro, en voyage à Paris avec deux de ses amis. Tous trois finissent de manger avant d'aller rejoindre les tribunes du Philippe Chatrier. "Nous avons pris nos places la semaine dernière en espérant que Kei se qualifie. On est chanceux, car on pourra le voir cet après-midi." Si le Japon n'est pas connu pour être une terre particulièrement fertile en tennis, il a pourtant vu éclore l'un des grands talents de cette nouvelle génération. Il bat d'ailleurs peu à peu tous les records de son continent : premier joueur Asiatique à atteindre la finale d'un Masters 1000 (Madrid) et d'un Grand Chelem (l'US Open), il est également le joueur Asiatique le mieux classé de l'histoire et le plus titré (4 trophées en simple en 2014 : Memphis, Barcelone, Kuala Lumpur et Tokyo) sur une saison. S'il lui manque encore un titre du Grand Chelem à son palmarès pour s'affirmer parmi les tous meilleurs joueurs du circuit, les Japonais n'ont pas attendu ce titre pour mettre sur un piédestal ce tennisman hors du commun chez eux.
"Là-bas, il est comme Michael Jackson"
La comparaison vient de la bouche de son agent. Et elle n'est pas forcément exagérée car au Japon, l'homme est une star. Véritable aimant à sponsors, Nishikori porte sur ses épaules le même sponsor que le numéro 1 mondial Novak Djokovic. Et ses exploits sont désormais diffusés en permanence au pays du Soleil Levant. TV Tokyo, qui ne diffuse que les matches de Kei Nishikori, profite de l'engouement autour du joueur. "Les Japonais ne s'intéressaient la plupart du temps qu'aux demi-finales et finales, et encore", nous confie Toshi de TV Tokyo. "Là, nous diffusons l'intégralité du tournoi pour la première fois cette année, et le public japonais peut suivre le parcours de Kei depuis le premier tour jusqu'à, on l'espère, la finale." Un véritable engouement selon la chaîne nipponne, même avec le décalage horaire qui oblige les fans de tennis à suivre les exploits en direct de Nishikori en plein milieu de la nuit. Mais cela n'empêche pas les gens, même les non-initiés, de suivre la compétition, comme nous l'a confié Hiro. "Je sais que certains de mes amis regardent désormais le tennis et les matches de Nishikori, même s'ils n'y connaissent pas grand chose. Je sais qu'ils suivent les résultats de Kei Nishikori à Roland-Garros depuis Tokyo."
Désormais, les fans du joueur japonais attendent la première victoire de leur poulain en Grand Chelem. Pourquoi pas cette année à Paris ? D'autant lorsqu'on sait que son entraîneur s'appelle Michael Chang, vainqueur de Roland-Garros il y a 26 ans.
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