Cet article date de plus de douze ans.

Le judo français a réussi ses Jeux

Avec sept distinctions glanées à Londres, dont deux en or, le judo tricolore réalise sa meilleure performance depuis les JO de Barcelone. Explications.

Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le judoka Teddy Riner après son sacre olympique à l'ExCel Arena de Londres, le 3 août 2012. (TOSHIFUMI KITAMURA / AFP)

JO 2012 - Le judo français a tenu ses promesses. Le savant mélange de cadres expérimentés et de jeunes avides de briller pour leurs premières olympiades lui a permis de repartir de Londres avec sa plus belle moisson de médailles depuis vingt ans. 

Deux médailles d'or, cinq médailles de bronze : les tricolores ont égalé le record de sept distinctions obtenues à Barcelone en 1992. Au classement des nations du judo, la France termine même en 2012 sur la deuxième marche du podium, derrière la Russie mais devant la Corée du Sud et le Japon. Sur les quatorze judokas tricolores engagés dans les différentes catégories, huit repartent de la capitale britannique avec une médaille autour du cou. 

Le chef de file : Teddy Riner

Le succès du judo français à Londres s'explique avant tout par la présence de cadres qui ont su tirer l'ensemble du groupe vers le haut, avec Teddy Riner comme chef de file. Malgré son jeune âge (23 ans), le pensionnaire du Levallois Sporting Club (Hauts-de-Seine) fait partie des judokas les plus aguerris du groupe France. Il faut dire qu'avec cinq titres de champion du monde - un record dans l'histoire du judo international - deux couronnes de champion d'Europe et une médaille de bronze obtenue en 2008 en Chine, Teddy Riner affiche déjà l'un des plus beaux palmarès du judo tricolore. Frustré par sa troisième place au JO de Pékin, Riner avait à cœur d'ajouter à cette liste impressionnante un titre de champion olympique. C'est chose faite après sa victoire sur les tatamis londoniens, vendredi 3 août, face au Russe Alexander Mikhaylin.

Autre déçue de Pékin, Lucie Décosse a transformé l'argent qu'elle avait obtenue en 2008 en or, quatre ans plus tard. "Je me suis tellement entraînée pour cela que je suis contente d'avoir réussi (...) J'avais vraiment envie de ce titre",  confiait-elle au micro de France 2 après sa finale. Triple championne du monde, triple championne d'Europe et maintenant championne olympique, Lucie Décosse a parfaitement assumé son statut de favorite. Au passage, elle repart de Londres avec le ippon le plus rapide de l'histoire des Jeux : 9 secondes après le début du combat, face à la Colombienne Yuri Alvear.

Le ippon le plus rapide des Jeux pour Lucie Décosse (Francetv info)

Moins connue que les deux nouveaux champions olympiques, Gévrise Emane fait également partie des cadres de ce groupe France. Double championne du monde et quadruple championne d'Europe, la judoka avait connu une énorme désillusion à Pékin en se faisant éliminer dès le premier tour. Elle a su se servir de cette défaite pour obtenir le bronze à Londres, même si la trentenaire rêvait du titre olympique, le dernier qui lui manque.

La relève : quatre jeunes ambitieux

Derrière ce trio, quatre jeunes sont parvenus à briller dans l'Excel Arena de Londres pour leurs premiers JO. Comme un symbole, c'est à sa benjamine Priscilla Gneto que le judo français doit sa première médaille olympique. Le dimanche 29 juillet, la jeune femme de 21 ans obtient le bronze dans la catégorie des moins de 52 kg. Frustrée par sa troisième place sur le podium, elle s'est immédiatement projetée vers les JO de Rio, en 2016"Mon entraîneur m'a dit : 'Dans quatre ans, on attendra l'or'." Les futures adversaires de la jeune femme sont prévenues.

Pour se convaincre un peu plus de la motivation qui habite les jeunes judokas français, il suffit de revoir les images d'Audrey Tcheuméo après sa médaille de bronze. La Française vient à peine de remporter le combat qui lui permet de grimper sur la troisième marche du podium qu'elle fond en larmes, trop déçue de ne pas avoir atteint la finale. A 22 ans, elle s'impose déjà comme l'un des éléments forts du groupe France pour les années à venir.

Audrey Tcheuméo, médaillée triste (Francetv info)

C'est également le cas de Automne Pavia qui, du haut de ses 23 ans, rêvait de briller à Londres : double championne de France des moins de 57 kg (2009 et 2010), elle a fait une entrée remarquée dans les cercles des médaillés français, lundi 30 juillet. "J'ai beaucoup travaillé et ça a payé aujourd'hui", se félicitait-elle après cette médaille de bronze, obtenue quelques minutes avant celle de son coéquipier Ugo Legrand, qui complète le quatuor des jeunes médaillés de Londres. Arrière petit-fils de lutteur, petit-fils et fils de judoka, le jeune homme de 23 ans a fait ses gammes à l'US Orléans (Loiret), qui fut également le club d'une certaine... Lucie Décosse.

Comme ses coéquipières, Legrand a confirmé les espoirs placés en lui. Dans son combat pour la médaille de bronze, l'Orléanais s'est même offert le luxe de battre le numéro 1 mondial dans sa catégorie des moins de 73 kg, le Sud-Coréen Wang Ki-Chun. De bon augure pour celui qui, comme tous les jeunes médaillés du judo français, ont déjà la tête tournée vers 2016 et les JO de Rio, au Brésil.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.