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JO 2016 : certaines lignes d'eau auraient été plus favorables aux nageurs

Trois chercheurs américains ont épluché les résultats du 50 m nage libre. Selon eux, mieux valait nager dans les lignes d'eau numérotées de 5 à 8, plus rapides.

Article rédigé par franceinfo
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Une vue générale de la piscine olympique de Rio de Janeiro (Brésil), le 7 août 2016. (ODD ANDERSEN / AFP)

Après la polémique du bassin vert, voici une nouvelle enquête pour les détectives des Jeux olympiques de Rio. Trois chercheurs américains affirment qu'un courant a favorisé les nageurs alignés dans certaines lignes d'eau de la piscine olympique, lors des épreuves de 50 m nage libre, disputées du 11 au 13 août. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont analysé les performances de tous les nageurs engagés, explique The Wall Street Journal (en anglais), et mis en lumière certaines anomalies.

Plus de réussite dans certaines lignes d'eau

Parmi les seize sportifs qualifiés pour les finales – hommes et femmes confondus –, quinze ont nagé leur demi-finale dans les lignes d'eau numérotées de 5 à 8. Simple coïncidence ? Ce n'est pas tout. Tous les athlètes qui avaient nagé dans les lignes d'eau numérotées de 5 à 8, lors des séries ou de la demi-finale, ont ensuite sous-performé quand ils sont passés dans celles numérotées de 1 à 4. Leurs temps étaient alors inférieurs en moyenne de 0,5%, alors même que les courses s'accélèrent au fil de la compétition.

Certes, l'Américain Anthony Ervin a remporté l'or alors qu'il était aligné dans la ligne d'eau numéro 3. Mais les chercheurs estiment que ce contre-exemple ne remet pas en cause leurs observations. "C'est une grosse affaire, c'est terrible", commente ainsi Joel Stager, directeur d'un centre d'études sur la natation à l'université de l'Indiana. L'affaire semble prise au sérieux, puisque des responsables de la fédération internationale étudient les travaux des trois chercheurs, précise The Wall Street Journal. Le scandale pourrait mouiller d'autres épreuves olympiques, selon les auteurs de l'étude. Sur 800 et 1 500 m, les nageurs des lignes d'eau 1 à 3 perdaient en moyenne 0,6 seconde quand ils nageaient en direction du plot.

Les piscines provisoires en cause ?

Il existe un précédent, lors des championnats du monde de 2013, à Barcelone (Espagne). A l'époque, selon deux des trois chercheurs de l'affaire de Rio, les trois lignes d'eau numérotées de 6 à 8 étaient plus rapides dans un sens, tandis que les trois inférieures l'étaient dans l'autre. Un courant alternatif plutôt gênant, analysé un an plus tard dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise. A l'époque, le constructeur Myrtha Pools avait alors admis, à demi-mot, l'existence d'un biais : "les temps montreraient qu'il y a" un courant.

Mais cette fois, l'entreprise nie en bloc. "Nous avons fait des tests pour contrôler l'absence de mouvement dans l'eau, et ils ont été concluants", affirme Trevor Tiffany, porte-parole de Myrtha Pools. Les chercheurs, eux, pensent que ces aléas ont davantage de risque de se produire dans les piscines provisoires, comme celles qui ont été assemblées à Barcelone et à Rio pour les épreuves. En attendant la réaction des autorités, les trois chercheurs ont lancé un sacré pavé dans la piscine.

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