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« Je n'ai pas touché mon fleuret pendant deux mois » : les sportifs des CREPS font (enfin) leur rentrée

Les centres de ressources, d’expertise et des performances sportives plus communément appelé CREPS ont rouvert leurs portes depuis le lundi 18 mai. Pour les sportifs de haut niveau des centres, âgés de 12 à 18 ans, le confinement a été une véritable frustration mais maintenant ils n’ont qu’une hâte, retrouver leurs coéquipiers en attendant le retour des compétitions.
Article rédigé par Antoine Limoge
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

"Ça me démange, j’ai juste envie d’enfin reprendre l’entraînement et surtout les compétitions". Voilà ce que ressent Valérian Castanié, fleurettiste de l’équipe de France junior, qui sort d’une période inédite sans la moindre pratique de l'escrime. Le jeune de 18 ans a dû s’adapter pour que le confinement ne soit pas trop compliqué. "Je me suis d’abord reposé, ça m'a fait du bien. Et puis j’ai beaucoup été avec ma famille. En temps normal, je passe ma vie à l’entraînement ou en compétition donc je n’ai pas le temps d’être beaucoup avec eux" raconte-t-il. Après deux mois de coupure, le futur de l’escrime tricolore va faire son retour lundi au CREPS d'Ile-de-France à Chatenay-Malabry. Mais il sait que la situation est encore loin d’être revenue à la normale. "On ne sait pas vraiment comment ça va se passer. Je pense que pour l'instant je ne vais toujours pas pouvoir toucher mon arme. Ça fait deux mois que je l'ai pas touchée, ça commence à être long" déplore Valérian. 

Une adaptation réussie pour les athlètes 

Pour autant les jeunes talents du CREPS francilien ne se laissent pas abattre et ont justement profité de ce confinement pour travailler d'une manière différente. Louis Sakanoko, volleyeur en équipe de France des moins de 18 ans, s'est concentré sur son physique. "Je n'avais personne avec qui m’entraîner au volley, je n'ai pas touché de balle pendant toute cette période. Mais il ne fallait pas se laisser abattre et j'ai travaillé physiquement encore plus dur qu'avant" raconte-t-il. Valérian, lui, en a profité pour se focaliser sur ses fondamentaux. "Je me suis concentré sur mes déplacements par exemple. Ce sont des choses importantes dans mon sport et normalement on n'a pas forcément le temps de bosser dessus" décrit-il. 

Si il pouvait craindre un retour difficile, le médecin du centre de Chatenay-Malabry, Vu Ngoc Linh a été agréablement surpris par la capacité d'adaptation de ses jeunes pousses lors d'un premier checkup pour la rentrée. "Pour l'instant j'en ai vu une quinzaine et je dois dire que je suis très satisfait. Ces jeunes ont pour la plupart parfaitement su gérer cette période. Ils font preuve d'un mental de champion. Très peu finalement l'ont vraiment mal vécu. Ils avaient tous beaucoup de frustrations de ne pas avoir d'objectifs mais maintenant ils sont remontés à bloc" ajoute-t-il. Mais le médecin du CREPS met en garde ses athlètes et prévient qu'il faudra faire attention lors de la reprise. 

Une reprise progressive 

Vu Ngoc Linh estime qu'il faudra ainsi être prévoyant. "On ne peut pas reprendre normalement après plus de deux mois sans sport à haute intensité pour tous les athlètes. Ils se sont maintenus en forme, c'est une bonne chose, maintenant attention. Leurs corps ne sont plus habitués à de grosses charges de travail. C'est pour cette raison qu'on mise avec le CREPS sur une reprise vraiment progressive". En effet, tous les athlètes du centre ne reprendront pas en même temps. Une première rentrée est effectuée à partir de lundi 25 mai, une deuxième vague reprendra le 1er juin. "On ne peut pas les faire tous reprendre en même temps d'un point de vue sanitaire " assure Michel Godard, le directeur du CREPS d'Ile-de-France. "On a établi beaucoup de mesures avec notamment des thermomètres à l'entrée du centre. Mais pour les sports en intérieur, il faut que les athlètes comprennent bien que ça va être diffèrent pour le moment" ajoute-t-il. 

Les jeunes du centre sont prévenus mais peu importe ils sont déjà impatients. "On sait que le retour à la normale ce n'est pas pour tout de suite. Mais moi je veux retrouver les copains, tous les coéquipiers" soupire Louis Sakanoko. "Le volley est un sport collectif avant tout et même si on s'est donné des nouvelles entre nous ce n'est pas pareil à distance. Il est temps que l'on se reforme comme une équipe" souhaite le joueur de 16 ans.

 

Une motivation encore plus forte 

Une envie de se retrouver et surtout une motivation qui n'a pas bougé durant ces plusieurs mois. "Je suis encore plus déterminé qu'avant le confinement. Le sport est en crise et toutes les compétitions sont à l'arrêt mais même si je n'ai pas de visibilité sur les futures compétitions, mes objectifs sont encore plus élevés" assure Valérian Castanié. "Je veux encore plus me rapprocher de l'équipe de France senior, j'ai la niaque et je pense que la concurrence va être encore plus sévère maintenant" confie le vice-champion d'Europe du fleuret en 2019. Idem pour son compatriote Louis Sakanoko qui estime que "les places seront chères". Avant de conclure : "Il va falloir se battre encore plus dur et montrer que malgré la situation actuelle on n'est pas affecté et on en veut toujours autant". 

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