James Rodriguez fait oublier Falcao
Les supporters colombiens craignaient le pire fin janvier lorsque leur vedette Falcao se blessait gravement face à Chasselay en Coupe de France. Comment la Tri allait faire sans son buteur et atout offensif numéro 1 au Mondial? La réponse, le Colombie, l’avait déjà. Sans forcément le savoir. Elle tenait en deux mots : James Rodriguez. "James" plus simplement. Le joueur de 22 ans porte sa sélection sur ses petites épaules depuis le début de la compétition. Cinq buts – meilleur buteur de la compétition devant Messi et Neymar -, deux passes décisives et des gestes fous. Comme son but, tout en technique et toucher contre le Japon ou son incroyable volée face à l’Uruguay. Sa première Coupe du monde est d’ores et déjà réussie, il y a doublé son total de buts sous le maillot de la sélection. Il a emmené la Colombie en quarts de finale d’un Mondial pour la première fois de son histoire : "Nous sommes très contents, nous écrivons l'histoire. Tout petit, j'ai rêvé d'être ici. Nous en voulons plus, car cette équipe veut gagner beaucoup", a-t-il déclaré après le 8e de finale victorieux.
Maradona, Messi, Suarez et … James
Mais James, ce sont encore les autres qui en parlent le mieux. Le vaincu Oscar Tabarez, le sélectionneur de l’Uruguay, n’était d’ailleurs pas le dernier pour saluer la performance du Monégasque. "Il existe des joueurs dont le talent sort de l'ordinaire, Maradona, Messi, Suarez, James Rodriguez, des joueurs qui réussissent des choses parce qu'ils sont spéciaux". Surtout, ils les réussissent dans les moments importants. "C'est un des meilleurs joueurs du monde, je ne pense pas que j'exagère. Ce but est 100% de sa responsabilité (sourire). Il a marqué un des plus beaux buts de cette Coupe du monde". L’hommage a de quoi faire plaisir. James l’a pris comme il se doit. Sans en rajouter. "Tabarez me compare à Maradona? Merci, je suis très fier que quelqu'un comme lui dise cela. Je joue bien, je marque, je suis content, mais je veux toujours aider l'équipe". Une équipe qui le lui rend bien, à l’image de Cuadrado de la Fiorentina, et dans laquelle l’absence de Falcao n’est aujourd’hui plus un sujet d’inquiétude.
Responsabilité
Le buteur portait tous les espoirs d’un pays. Il a d’ailleurs essayé jusqu’au dernier moment d’être là. José Pekerman, le sélectionneur, ses coéquipiers, le pays, tout le monde voulait y croire. Mais le 2 juin dernier, Falcao jetait l’éponge. Ce jour-là a peut-être été le début de la prise de conscience pour James Rodriguez. C’était à lui d’assumer désormais. Mais à 22 ans seulement, celui qui sortait d’une saison mitigée à Monaco où Claudio Ranieri lui aurait fait goûter au banc de touche, aurait-il les épaules ? Un homme, lui, n’en a jamais douté. Son sélectionneur José Pekerman. "Dans ma longue expérience dans le football, j'ai déjà eu dans mes équipes des footballeurs extraordinaires, des leaders. Je revois tout cela dans James, toutes ces qualités. C'est incroyable comme à son âge il n'a pas peur des responsabilités, il fait des choses que de très bons footballeurs mettent du temps à comprendre ou à savoir faire".
Sa Coupe du monde
Maintenant que l’obstacle uruguayen est franchi, la Colombie va avoir à faire un autre adversaire sud-américain, le Brésil. Ce Brésil qui ne lui réussit pas, seulement deux victoires en 24 confrontations. Pas de quoi inquiéter James et la Colombie prêt à réussir là où le Chili à échouer, tout en passant très près. "Le Brésil? Non, non, pas de pression. Évidemment, nous devons tenir compte du fait qu'ils ont de très bons joueurs, mais je pense qu'eux aussi nous surveillent, nous aussi nous avons des bons joueurs, et cela devrait être un beau match". "La Colombie a plusieurs grands joueurs, a assuré Thiago Silva, j'en ai affronté beaucoup en Italie". James, lui joue en France, et si Thiago Silva l’a sûrement oublié au moment d’évoquer le futur adversaire de la Selecao, il aura une nouvelle occasion de briller. "Je n'ai jamais douté que ce serait la Coupe du monde de James Rodriguez", a conclu Pekerman. En quarts, face au Brésil, le moment sera idéal pour ne pas faire mentir son sélectionneur.
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