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Ils veulent tous la tête de Scolari !

Après le désastre de Belo Horizonte, un visage se dessine dans la défaite. Si les joueurs sont plus ou moins épargnés, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari est devenu la tête de turc des Brésiliens. Attention, ça commence à piquer !
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Les Brésiliens ont maintenant deux ennemis. L'Argentine, qui a prolongé le cauchemar du Brésil en accédant à la finale, et Felipao. Depuis mardi soir, le pays fonctionne au ralenti sauf quand il s'agit de tailler le sélectionneur Luis Felipe Scolari. Les journaux sont en première ligne et lui ont clairement conseillé d'aller "en enfer". Sa tête n'est pas mise à prix mais elle est expressément demandée sur un plateau. Les médias y ont cru mais l'intéressé a douché leurs espoirs mercredi en conférence de presse dans le centre d'entraînement de Teresopolis. En bottant en touche. "Nous avons encore du travail, a expliqué Felipao. Nous avons un engagement avec la CBF (fédération brésilienne) jusqu'à la fin de la Coupe du monde. Et maintenant, la fin de la Coupe du monde, c'est le match de samedi, pour la troisième place. C'est après ce match seulement qu'on va parler avec la direction de la CBF".

Dezingué par l'agent de Neymar

Scolari a beau jeu de dire qu'il a ramené le Brésil en demi-finale pour la première fois depuis le titre de 2002, l'émotion est telle qu'il ne devrait pas résister à la tempête. D'autant que toutes les personnes qui ont un porte-voix se lâchent sur sa personne. Delfim Peixoto, un des futurs vice-présidents de la Fédération brésilienne, l'a explicitement mis en cause: "Felipao a été trop têtu. Depuis le départ. Pour le groupe choisi, la préparation, la tactique. Tout a été mal fait". Le plus dur reste Wagner Ribeiro, l'agent de Neymar, qui dézingue Scolari sur Twitter en le traitant notamment d'homme "présomptueux et ridicule". Il publie sur son compte une note intitulée: "six qualités requises pour être sélectionneur du Brésil", sans mentionner nommément "Felipao". Parmi ces qualités, il égraine une partie du curriculum de Scolari :  "entraîner la sélection du Portugal et ne rien gagner; aller à Chelsea et se faire virer; entraîner en Ouzbékistan et rentrer au Brésil pour entraîner une bonne équipe (Palmeiras) et la conduire en seconde division".

Scolari dans le déni

Romario veut lui élargir la punition à tous les dirigeants du foot brésilien. "Notre football se détériore depuis des années, il est sucé par des dirigeants qui ne savent même pas jongler avec le ballon, a tonné le champion du monde 1994. Ils restent dans leur tribune de luxe dans les stades en trinquant aux millions qui entrent sur leur compte bancaire!". Si la responsabilité de Scolari est évidemment engagée, le problème est bien plus global. Il n'y a pas seulement "eu comme une coupure d'électricité pendant six minutes". Hormis une poignée de joueurs, la génération actuelle manque de talent. Le patron de la Seleçao a surtout eu le tort de tromper son pays avec un mirage. Tout le monde a voulu y croire sans prendre le recul nécessaire pour évaluer cette équipe et la replacer à son juste niveau. Accusé de toute part, Scolari est encore dans le déni. Il lui reste trois jours pour en sortir. Après, ce sera la chasse aux sorcières.

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