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Philippe Bozon, sélectionneur de l'équipe de France de hockey sur glace : "Mes joueurs ont les crocs pour aller chercher cette qualification aux JO de Pékin"

Vingt ans après leur dernière participation à des JO d'hiver, les Bleus du hockey sur glace jouent leur billet pour les Jeux 2022 face à la Lettonie, dimanche après-midi à Riga, dans le cadre du tournoi de qualification olympique. Entretien avec le coach tricolore avant ce rendez-vous charnière.

Article rédigé par franceinfo: sport - Propos recueillis par Laurent Bellet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Philippe Bozon, sélectionneur de l'équipe de France de hockey sur glace (photo prise le 21 décembre 2018 à la patinoire de Strasbourg). (MARC ANTOINE BAUDOUX / AFP)

Après deux victoires contre la Hongrie et l'Italie pour parfaitement lancer son tournoi de qualification olympique (TQO), l'équipe de France de hockey sur glace joue sa place aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin, en février 2022, face à la Lettonie, dimanche 29 août à 16 heures. Un match décisif à Riga, en terre lettonne, pour retrouver une place dans le gotha olympique, vingt ans après la dernière participation des Bleus, à Salt Lake City. Un tournoi que Philippe Bozon a disputé. À quelques heures de ce match décisif pour le hockey français et pour toute une génération de joueurs, l'entraîneur tricolore, qui figure au panthéon de son sport, est impatient d'en découdre.

Franceinfo: sport : Tout n'a pas été simple depuis votre arrivée à la tête de l'équipe de France il y a trois ans, mais vous êtes maintenant maître de votre destin, une victoire et vous serez qualifiés pour les Jeux olympiques 2022...

Philippe Bozon : C'est ça, l'objectif en arrivant à Riga était de ne pas perdre de points lors des deux premiers matchs et il a été atteint. Nous sommes dans le scénario prévu. Il reste la Lettonie. C'est un gros adversaire mais il n'y aura aucun calcul à faire. Cela va se jouer en 60 ou 65 minutes. C'est une confrontation directe et c'est exactement ce que l'on souhaitait. Maintenant, on essaie de profiter de chaque moment pour se régénérer, gagner en énergie pour faire un très bon match et vivre pleinement ces grands moments.

Il reste un adversaire, la Lettonie, une équipe issue de l'ancienne URSS, avec une grande tradition de hockey, et qui va jouer à domicile...

On connaît bien cette équipe de Lettonie. Il y a beaucoup de qualité avec quatre lignes d'attaque assez homogènes. C'est une formation très technique avec beaucoup de talent offensif. On s'attend à ce qu'ils démarrent à fond devant leur public et il faudra que l'on soit solides et très disciplinés. On va subir la tempête car ils ont l'habitude d'étouffer l'adversaire en début de partie. Mais si on arrive à tenir, à les faire douter, nous avons les qualités pour les ennuyer. Nous avons beaucoup de talents dans notre équipe et il y a un excellent état d'esprit depuis le début de la préparation. Tout le monde est prêt à se sacrifier pour l'équipe. Je le répète : l'esprit qui nous anime est réellement positif. On veut tous réussir cette mission.

Philippe Bozon, sélectionneur de l'équipe de France de hockey sur glace (photo prise le 26 février 2019 à la patinoire de Bordeaux). (MAXPPP)

Ce match, ce sera aussi la dernière chance pour toute une génération de participer aux JO. Bellemare, Fleury, Roussel, Manavian, Hecquefeuille ou encore Da Costa n'ont jamais connu le frisson olympique...

Ils le savent tous. Nous sommes à 60 minutes d'une qualification pour les JO. C'est un rêve qui les habite depuis un long moment. À titre personnel, j'aimerais vraiment que cette génération soit récompensée. Depuis plus de dix ans, ils ont réalisé des trucs fabuleux comme ces victoires contre la Russie, la Finlande aux championnats du monde. Mais les Jeux olympiques, avec tous les meilleurs joueurs de la planète, ce serait le truc idéal pour eux. Ils le savent. C'est sur la glace qu'il va falloir aller chercher cette qualification et ils ont les crocs.

Même si vous avez battu les Hongrois et les Italiens, il faudra élever votre niveau pour battre la Lettonie et surtout être constant pendant toute la rencontre...

On en est bien conscients. On est dans une position d'outsiders. Tout le monde trouve la Lettonie formidable. C'est une très belle équipe avec un jeu en avantage numérique très efficace. Ils sont à 45% d'efficacité sur ces situations depuis le début de ce tournoi. Nous sommes prévenus. Il faudra mettre du jeu physique mais sans se faire sanctionner. C'est un subtil équilibre à trouver entre engagement et vitesse. Il ne faudra pas se laisser dominer par l'émotion, par le contexte hostile. Eux aussi vont jouer leur qualification sur 60 minutes et ils auront la pression de leur public. Ils ont aussi eu des temps faibles pendant ce tournoi, notamment contre la Hongrie puisqu'ils ne menaient que 1-0 après 40 minutes de jeu. À nous de les faire douter, de les harceler avec nos qualités de vitesse pour les perturber. On devra être intelligents en évitant de perdre le palet en zone neutre car leur jeu de transition est très efficace. Ils se projettent vite. On le sait, on est prévenus.

On sent dans vos propos que l'état d'esprit est fort dans cette équipe. Prêt pour un exploit ?

Tout le monde dans notre groupe est concerné. On a fait deux matchs en tournant régulièrement avec nos quatre blocs offensifs. On sait que l'on peut composer des trios différents si la situation l'exige. On essaie de trouver des équilibres. On a Stéphane Da Costa qui est diminué physiquement mais on connaît son talent. Nous avons des armes offensives sur toutes nos lignes, à l'image d'Alexandre Texier. On croit en nous et on est prêts à partir à la guerre dimanche. Les Jeux, ça se mérite. C'est important pour toute une génération mais plus globalement pour tout le hockey français. On a besoin des JO.

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