Lucile Razet : "Le sport c'est aussi une manière d'oublier mon handicap"
Encore plus que leurs collègues valides, les athlètes handisport doivent s’adapter au confinement cette année, notamment en termes de préparation et d’entraînement. Personnellement, comment vivez-vous cette période ?
Lucile Razet : "En fait, les deux confinements ont été très différents pour ma part. Le premier a été beaucoup plus compliqué à gérer, car l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) était fermé. Alors je suis rentrée chez mes parents, où il y avait un jardin et assez d’espace. Le problème est que, contrairement aux athlètes valides, nous ne pouvons pas vraiment nous entraîner seuls, nous avons souvent besoin d’assistance. Dans mon cas, j’ai de la chance, j’ai une famille de sportifs. Donc mes soeurs étaient à côté de moi et m’aidaient à m’entraîner et à rester en forme pendant cette période.
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Le confinement actuel est beaucoup moins complexe à gérer. L’INSEP est ouvert pour tous les athlètes inscrits sur la liste ministérielle. Je peux donc m’entraîner comme d’habitude."
Et qu’en est-il des compétitions ?
L.R : "Il y a, en temps normal, très peu de compétitions handisports en hiver. La prochaine est prévue fin février si tout se passe bien. Par contre j’avais prévu de participer à des compétitions valides cet hiver, et on ne sait pas encore si elles vont être maintenues."
Vous participez à des compétitions valides pour compenser le manque de compétition en handisport cette année ?
L.R : "Non, c’était ce qui était prévu de toute façon, même sans confinement. Concourir auprès des valides ça me permet de m’entraîner et de progresser, surtout dans ces périodes où il y a très peu de compétitions."
Ces évènements sont-ils aménagés pour les athlètes handisport ?
L.R : "Non, rien n’est aménagé, donc ça peut être compliqué parfois. D’autant que dans mon cas, mon invalidité ne se voit pas, donc il y a souvent des incompréhensions. En même temps, je ne sais pas si ce serait souhaitable que tout soit aménagé pour nous. On aime bien aussi se fondre dans la masse. Pour le sport c’est aussi ça, une manière d’oublier mon handicap, de vivre normalement sans trop m’en soucier."
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