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"Un drame sportif et financier", le président de Metz handball Thierry Weizman dépité après l'annulation du "Final 8"

Le président de Metz handball réagit à l’annulation pure et simple du "Final 8" de la Ligue des champions féminine de handball qui devait se tenir à Budapest du 3 au 6 septembre, en raison de l’incertitude liée à la crise sanitaire. Pour la France, les clubs de Metz et Brest étaient concernés par les quarts de finale.
Article rédigé par Manu Roux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (PASCAL BROCARD / MAXPPP)

Comment réagissez-vous à l’annonce de la Fédération européenne ce midi ?
Thierry Weizman :
"C’est un drame sportif parce que les joueuses comptaient les jours avant cette compétition et elles s’étaient battues toute la  saison pour en arriver là. Le coach (Emmanuel Mayonnade) avait vraiment bâti tout le plan de reprise de l’entraînement pour être fin prêts dès le mois de septembre. Bref on travaille vraiment toute l’année pour vivre des moments pareils donc sur le plan sportif déjà c’est dramatique. Et sur le plan financier, il ne faut pas le cacher, un Final 4 aurait représenté une manne très importante (entre 150.000 et 400.000 euros selon le classement) pour le club et c’est quelque chose qui impacte le budget quand on lance le recrutement, parce qu’on tablait vraiment sur cette participation. Et c’est un nouveau coup dur pour le handball féminin parce que toute la fin du championnat a été annulée, avec notamment un match retour contre Brest qui aurait permis de remplir la salle. Il n’y a pas eu non plus de finale de Coupe de France et donc maintenant plus de quart de finale de Ligue des champions...Et la saison prochaine, avec les JO en ligne de mire, on parle à nouveau d’un calendrier sans play-offs, le moment que tout le monde attend, médias et supporters...Le boxeur commence à recevoir beaucoup de coups pour rester debout, là...Ça devient compliqué..."

Et aucune compensation financière n’est prévue par l’EHF ?
T.W. :
"Je n’en ai pas entendu parler pour l’instant...J’espère qu’on aura des nouvelles à ce niveau-là, même si l’on est avant tout des compétiteurs et des passionnés. Je pense à mes joueuses et à mon entraîneur qui a bossé comme un fou pendant le confinement et là ce sont vraiment des mois de travail qui tombent à l’eau."

Pourtant une deuxième date pour la tenue de cette compétition avait été envisagée fin octobre par précaution mais ça aussi, c’est annulé ?
T.W. : "Effectivement, on avait entendu parler de début septembre ou fin octobre à 50-50 et là on apprend que tout est annulé. Je n’ai pas d’explications autres que le Covid-19 et les problèmes sanitaires. Peut-être aussi que financièrement ça ne tenait plus la route. Des partenaires se sont peut-être désengagés et sans doute y avait-il la crainte de ne pas pouvoir faire venir de spectateurs dans la salle...J’ai juste reçu un communiqué, rien de plus, en guise d’explication..."

Dès qu’il commence à y avoir quelques rassemblements, on l’a vu avec l’affaire Djokovic, ça repart...

Le Final 4 masculin est pour l’instant maintenu (28-29 décembre à Cologne). Vous avez l’impression que le sport féminin est plus impacté par la crise sanitaire et ses conséquences ?
T.W. : "Impossible de se prononcer pour le moment car on ne sait pas ce qui va se passer au mois de décembre. Quelques clusters en octobre-novembre et malheureusement ce Final 4 pourrait subir le même sort que le nôtre qui arrivait très tôt dans la saison. Le planifier d’entrée fin octobre nous aurait peut-être donné une chance supplémentaire. J’espère que les événements ne vont pas continuer à tomber les uns après les autres. Le problème est que dès qu’il commence à y avoir quelques rassemblements, on l’a vu avec l’affaire Djokovic, ça repart... On n’a pas beaucoup de visibilité pour la suite mais pour l’instant on ne peut pas parler de différence entre hommes et femmes concernant le maintien ou non des compétitions."

La reprise de l’entraînement était-elle de ce fait reportée ?
T.W. : "Non car il y a toute la batterie des tests médicaux à faire passer la semaine prochaine et ç’aurait été très compliqué de les déplacer ou de les annuler. Avant que les joueuses ne remettent les pieds dans la salle, il faut en passer obligatoirement par là. Le championnat de France doit en théorie reprendre le 9 septembre et peut-être même plus tôt du fait de l’annulation du Final 8 donc on ne va pas changer notre calendrier de reprise."

Financièrement, le Metz handball va tenir le choc ?
T.W. : "On accuse le coup à cause des déficits de recettes à répétition en raison de la crise. Heureusement que le club a une structure solide et ne vit pas au-dessus de nos moyens (3,2 millions en vue de la saison prochaine). On va se battre et on va passer cette épreuve. En espérant que les spectateurs puissent revenir dans les salles à la rentrée et que nos partenaires continuent à nous soutenir."

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