Les Experts dominent la Suisse
Expéditifs lors du premier match remporté jeudi à Chambéry (33-20) face à la même équipe, les champions olympiques et doubles champions du monde en titre ont cette fois-ci exposé quelques imperfections dans leur jeu collectif en première période. De quoi leur rappeler qu'après l'échec cuisant de l'Euro (11e place), ils ont encore bien des automatismes à retrouver s'ils veulent prétendre conserver leur titre olympique en août à Londres.
Malgré les modifications apportées par Claude Onesta à son équipe de départ, avec les entrées de Luc Abalo, Jérôme Fernandez, Cédric Sorhaindo et Kentin Mahé, restés sur le banc jeudi, les "Experts" ont rapidement trouvé leurs repères. Mais la sortie rapide de Nikola Karabatic, victime d'un coup à une jambe, et le replacement de Fernandez comme demi-centre, ont désorganisé l'attaque tricolore. Si sérieux et appliqués l'avant-veille, les Français ont commencé à perdre de nombreux ballons. Dans le même temps, leur défense a montré des signes de fébrilité, se laissant trouer parfois en plein coeur et souvent sur les ailes. Les Suisses, pas malhabiles à l'image de l'ailier ou arrière droit Marco Kurth, ont égalisé à la 18e minute (9-9), puis donné le tempo jusqu'à la pause.
Heureusement, la mi-temps a été profitable aux Bleus. Ils ont adopté une meilleure attitude défensive, permettant à Daouda Karaboué entré dans les buts à la place de Thierry Omeyer de multiplier les arrêts. Les entrées de Daniel Narcisse, puis Guillaume Gille et William Accambray ont pareillement permis de stabiliser l'attaque, et les Français ont progressivement repris le contrôle du match, en retrouvant leur jeu rapide. Asphyxiés physiquement, les Suisses ont ensuite complètement craqué, n'inscrivant que deux buts dans les dix dernières minutes. Les Français, avec un Guillaume Joli inspiré (7 buts à 100%) en ont profité pour donner au score une ampleur plus conforme aux attentes de leur entraîneur et d'un public malgré tout enchanté par leur performance.
Réactions
Claude Onesta (entraîneur de l'équipe de France): "La blessure de Niko (Karabatic) pèse un peu sur la fin de la première mi-temps, tout le monde étant un peu préoccupé. Ca nous ralentit dans notre jeu. L'équipe adverse est efficace. On se met un peu en difficulté et on les laisse croire en leurs chances. Et à partir de là, ils deviennent plus difficiles à manoeuvrer. La deuxième mi-temps est venue mettre ça en ordre. Notre défense a progressivement pris l'ascendant sur l'adversaire. Mais c'est vrai qu'on a eu un deuxième quart d'heure de première mi-temps qui était très en-deçà de ce qu'on pouvait attendre. Il faut se concentrer sur ce qu'il y a eu de bien. Et je crois que la réaction en deuxième mi-temps au niveau du sérieux, de l'agressivité, de la détermination a montré quand même que l'équipe ne voulait pas rester sur cette image-là."
Jérôme Fernandez (arrière gauche de France): "Le début de match a été plutôt bon. Mais c'est vrai qu'à partir du moment où Nikola (Karabatic) s'est fait mal, on a eu un temps d'adaptation plus important, ce qui fait que les Suisses sont revenus au score. Après on a été beaucoup moins ambitieux en défense, on a commencé à reculer. Et eux ils ont fait preuve d'efficacité. Heureusement, en deuxième mi-temps on a changé de système défensif. On était un peu plus soudé. On a un peu mieux aidé nos gardiens, ce qui a permis de faire un écart de dix points. Il y a des moments de latence un peu dans notre jeu. Et c'est vrai que cinq minutes de moins bonne qualité contre une équipe qui a beaucoup d'envie, ça se paye cash."
Cédric Sorhaindo (pivot de l'équipe de France): "On avait besoin de se retrouver nous les joueurs et de retrouver le public. Il fallait retrouver la confiance, le plaisir, tout ce qui nous manquait. Et de voir qu'on est toujours soutenu comme avant, ça fait énormément plaisir. On a eu un premier match où on a vite creusé l'écart et sur celui-là il fallait preuve de solidarité, de sérénité, et passer ce cap qu'on n'a pas su passer en Serbie (à l'Euro, Ndlr)."
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