La France déroule
Qualifiés pour le dernier carré d'un grand tournoi pour la huitième fois de suite, les Experts abordaient la rencontre face à l'Islande avec à la fois l'intention de rester sur une bonne dynamique, et celle d'éviter à tout prix les blessures. Claude Onesta l'a sans doute davantage pris pour un excellent match de préparation. Cette rencontre comptant presque pour du beurre, était également l'occasion aussi de tester un peu plus la génération montante à l'instar d'un Xavier Barachet prometteur ou un Arnaud Bingo qui devrait bénéficier d'un peu plus de temps de jeu.
Comme souvent, les Experts laissaient à leur proie le temps de s'échapper avant de partir à la chasse. Karaboué s'illustrait déjà en enchaînant deux arrêts coup sur coup. Menés ainsi 2-0, les coéquipiers de Karabatic reprenaient du poil de la bête pour égaliser à 3-3 grâce à Barachet justement. L'arrière droit de Chambéry était bien épaulé par William Accambray, ou encore un phénoménal Michael Guigou. Alors que les Bleus menaient 9-6, ils se compliquaient la tâche suite à l'exclusion temporaire de Guillaume Joli. Mais même en infériorité numérique, les Français prenaient l'ascendant en inscrivant deux buts (pour un pris) en deux minutes (11-7).
A la pause, la France conservait un écart suffisant pour aborder sereinement la deuxième période (16-13). Devant une telle réussite, il était toujours appréciable de voir un Karabatic manifester sa joie à chaque but inscrit, comme s'il s'agissait déjà de la finale. Le rouleau compresseur français avec aux commandes le meilleur joueur du monde, étouffait littéralement la défense islandaise. Les Experts comptaient six points d'avance après un nouveau but de Barachet (21-15), mais un certain relâchement se faisait ressentir, l'écart diminuant alors que les Islandais se trouvaient en infériorité numérique. Onesta ne cachait pas sa colère devant un tel comportement, et l'Islande donnait raison à l'entraîneur français en revenant à quatre points (26-22).
Omeyer qui avait retrouvé ses cages démontrait s'il fallait encore le démontrer qu'il restait le N.1 des gardiens français (voire du monde) en multipliant des arrêts décisifs, évitant ainsi de voir la formation islandaise revenir à trois points. Mais l'équipe de France pouvait se permettre de hausser le ton à tout moment, avec un Nicola Karabatic qui envoyait un tir de neuf mètres qui laissait bouche bée toute la défense adverse. Le demi-centre enchaînait les buts et l'écart repassait à six buts (29-23). Omeyer réalisait lui aussi un véritable festival et les Islandais, presque dégoûtés, s'inclinaient 34-28. Prochain match, qui s'annonce palpitant face à la Suéde, qui jouera devant son public pour une place en finale.
Réactions
Xavier Barachet (joueur de l'équipe de France): "Ca s'est bien passé, déjà parce qu'on a gagné le match et aussi parce que moi personnellement je me suis senti très bien. Je n'ai pas eu de douleurs. C'était un super match de préparation pour les demi-finales. L'Islande est une très bonne équipe, maintenant on a deux jours pour bosser et se reposer, c'est parfait, et on va essayer d'être à fond vendredi. Entre la Suède et le Danemark, c'était peut-être mieux de jouer la Suède (en demi-finale), même chez elle à la maison, avec les deux blessés qu'elle a malheureusement eu dernièrement."
Michaël Guigou (joueur de l'équipe de France): "On ne voulait pas retourner à Kristianstad! Sur la fin de match, on pouvait encore choisir l'adversaire qu'on voulait en face mais on a continué à être appliqués. Ca a été un match utile, l'Islande joue très bien avec ses pivots et c'est justement sur ça qu'on est embêté en défense. Il y avait beaucoup de rythme, c'est parfait trois jours avant la demi-finale. Notre parcours est très bon jusque-là mais ce n'est pas si facile. On a failli passer à côté de la catastrophe contre l'Espagne. Moi ça va, il n'y a rien d'inquiétant. Je n'ai pas des sensations extraordinaires mais pour vendredi ça va être nickel."
Claude Onesta (sélectionneur de l'équipe de France): "On a bien maîtrisé le match de bout en bout malgré les rotations de joueurs qui ont permis de solliciter la plupart. Il y a eu beaucoup de rythme mais ce n'est pas gênant. A la limite c'est même mieux d'avoir un moment d'activité forte avec deux jours de récupération derrière. L'Islande a été un bon sparring partner qui, tels les Vikings, nous a fait livrer un match d'hommes. C'était bien d'avoir un vrai match. On ne calcule pas autant qu'on le dit parfois. On jouera la Suède dans un contexte pas très favorable. Non seulement ils sont euphoriques mais en plus ils seront nombreux en tribunes. Comme on s'est sorti de Zagreb (finale Mondial-2009 contre la Croatie), on peut se sortir de tout. On va essayer de les faire tomber de leur nuage pour qu'ils commencent à douter. C'est une jeune équipe qui peut se gripper. Aujourd'hui, ils n'ont pas dû trop investir face au Danemark."
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