La Croatie, obstacle éternel des Experts
Cela remonte au 1er février 2009. Ce jour là, à domicile, devant leur public surchauffé, les Croates ont perdu la finale du Mondial contre la France (24-19), au terme d'un match particulièrement tendu, marqué notamment par un accrochage sévère entre Ivano Balic, star et capitaine des Croates, et Nikola Karabatic, star tricolore et natif de Serbie. Et le souvenir reste vivace dans les esprits croates. Et ils goûteront avec un plaisir infini une victoire qui enverrait les Experts hors de l'Euro, mettant ainsi un terme aux minces espoirs et à une série de quatre campagnes victorieuses (JO-2008, Mondial-2009, Euro-2010, Mondial-2011). Depuis 7 ans, Français et Croates se sont croisés à sept reprises dans des matches décisifs en compétition, les Bleus s'imposant à cinq reprises.
Pour y parvenir, la Croatie compte sur des recettes connues: Vori, un pivot monumental et pénible, une base arrière qui peut prendre feu à tout moment, et deux atouts en prime. Entre Mirko Alilovic dans les buts et Ivano Balic, le capitaine élu meilleur joueur du monde en 2003 et 2006, les rouge et blanc disposent de deux des références planétaires à leur poste, susceptibles de gagner un match à eux-seuls. Et même s'ils ne sont pas aussi flamboyants que par le passé, à l'image de Balic, les Croates sont encore en course pour la demi-finale. Sans beaucoup de marge de manoeuvre depuis leur revers contre les Espagnols (24-22) dimanche. "On peut prendre une leçon de handball ", a averti Jérôme Fernandez, le capitaine tricolore. "Dans notre situation, c'est peut-être le meilleur adversaire. C'est simple: ils nous châtient pour de bon ou bien c'est l'électrochoc". Pour trouver cette étincelle attendue depuis le début de l'Euro, les Français doivent solidifier leur défense, fluidifier leur circulation de balle, et retrouver leurs stars. "On bouffe de la misère mais si notre jeu se débloque, ça peut devenir beau", espère Claude Onesta, l'entraîneur.
Les Slovènes pour déclic ?
La victoire conquise dans la douleur face aux Slovènes, avec l'intégration des anciens pensionnaires du banc (Accambray, Honrubia, Bingo), un dernier but tellement fort en émotion pour un Jérôme Fernandez si loin de son niveau et si fragilisé, et quelques éclaircies dans le jeu de Nikola Karabatic, voilà ce qui pourrait former un déclic. "On est capables de se servir d'un match aussi prestigieux pour se surpasser", avertit Daniel Narcisse. "Ca ne sera pas un beau match de handball. Mais on va se bagarrer", annonce Jérôme Fernandez.
Pour ne pas mourir à Novi Sad, et rêver d'une nouvelle demi-finale, la 6e consécutive dans une compétition officielle, les Experts doivent battre les Croates, puis les Islandais demain, et espérer en même temps un faux-pas des Hongrois soit contre la Slovénie ce soir, soit contre la Croatie demain. "Entre nous on appelle ça la prophétie Omeyer car c'est lui qui a dit au départ que tout était encore possible. On s'en rapproche", conclut Claude Onesta.
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