L'Espagne piège la France
Il fallait bien que ça arrive. C'est un petit événement puisque c'est la première fois depuis dix-neuf ans et le Mondial-1993 que les Bleus perdent un match d'ouverture dans l'une des trois grandes compétitions internationales (JO, Mondial, Euro). Ce revers ne compromet pas encore la quête d'un cinquième titre en cinq ans mais coûte cher sur la route des demi-finales de Belgrade puisque les points acquis au premier tour seront conservés au deuxième. Tenus en échec lors de leurs trois dernières rencontres par l'Espagne, les joueurs de Claude Onesta ont cette fois mordu la poussière contre le troisième du dernier Mondial, un des principaux outsiders de cet Euro.
Malgré l'ouverture du score signée Karabatic d'un superbe tir en lucarne, ce sont les Espagnols qui ont mieux attaqué la rencontre, défendant avec passion et profitant de la moindre contre-attaque. Le pivot Aguinagalde embêtait les Bleus par sa détermination et son physique: l'Espagne se détachait pour mener 6-3 puis 8-6 et 9-7 même si Omeyer rappelait qu'il était bien l'un des meilleurs gardiens du monde en sortant un penalty de l'inusable Romero.
Hombrados étincelant
Contrariés, les Français commettaient de nombreuses fautes et Garcia en profitait pour donner trois puis quatre buts d'avance aux siens (11-8 puis 12-8). Au but de Maqueda répondait celui de Jérôme Fernandez mais les hommes de Claude Onesta ne parvenaient pas à revenir à moins de trois buts (10-14, 12-15). La mi-temps s'achevait sur un score de deux buts en défaveur de l'équipe de France, Mickaël Guigou réussissant un penalty à l'ultime seconde après une faute sur Bertrand Gille (13-15).
Claude Onesta: "Ca fait quelques jours que je dis qu'on n'est pas dans le rythme de la compétition et ça s'est confirmé ce soir. Lorsque vous jouez contre une équipe aussi forte que la votre, si vous la laissez prendre confiance, elle gagne".
Le début de seconde période voyait les Français tenter de revenir immédiatement mais les Espagnols restaient sur leur plan de jeu basé sur la vitesse d'exécution. Un temps menacés (16-15), les Ibères reprenaient quatre longueurs d'avance (19-15, 36e). Abalo (6 buts au total) se voyait refuser un but pour avoir mis le pied en zone. Rien ne fonctionnait comme prévu pour les Bleus. D'autant que Hombrados (15 arrêts) réalisait des prouesses dans la cage adverse (20-15). Les 7000 spectateurs de Novi Sad n'en croyaient pas leurs yeux.
Fernandez résiste
Heureusement, Jérôme Fernandez (7 buts) reprenait son rôle de taulier et inscrivait un but important pour revenir à moins trois (17-20, 40e). Mais la gâchette Maqueda se montrait impitoyable (3/3) et Romero restait lucide sur penalty (17-22). En capitaine courage, Fernandez continuait d'enquiller, avant un penalty arrêté par Titi Omeyer (9 arrêts dont 2 penalties) puis une belle contre-attaque conclue par Guigou (20-22).
Daniel Narcisse: "Les Espagnols ont su utiliser toutes les erreurs qu'on a faites en attaque. On est tombé dans le piège. S'il y avait un joker dans cette poule on l'a utilisé".
La France défendait mieux qu'au premier acte et le match s'équilibrait enfin. Pour provoquer quelque chose, Claude Onesta faisait rentrer Karaboué à la place d'Omeyer dans le but tricolore. Mais les Bleus balbutiaient leur hand et l'Espagne restait sereine. Luc Abalo réussissait un but spectaculaire qui relançait les Bleus d'autant que l'Espagne allait évoluer en infériorité numérique durant deux minutes (23-26). Un but de Bertrand Gille permettait néanmoins aux Bleus de revenir à deux buts (25-27). Et même un seul (26-27) à une minute trente. Mais l'Espagne gérait parfaitement cette dernière minute (26-29). Logiquement. Implacablement.
Résultats du jour
Groupe C
France - Espagne 26 - 29
Hongrie - Russie 31 - 31
Groupe D
Norvège - Slovénie 28 - 27
Croatie - Islande 31 - 29
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