Mondial: Les Français domptent les Suédois et vont en demi-finales
Ce duel contre la Suède, une formation en plein renouveau, était tout sauf une formalité. Il y avait même un réel danger mais les Bleus l'ont effacé grâce à un travail remarquable de leurs remplaçants. Les héros de la soirée se nomment Vincent Gérard, décisif au relais de Thierry Omeyer peu en réussite, Kentin Mahé, impeccable sur penalty (100%), 9 buts au total) ou le gaucher Nedim Remili, dont les missiles ont fait du bien dans le "money time".
Une somptueuse entame de Ludovic Fabregas (4/4 en douze minutes), permettait aux Bleus de faire la course en tête (8-6). Mais les Suédois, emmenés par Lukas Nilsson (5 buts en une mi-temps), restaient tout proches.
Les Bleus avaient plusieurs occasions de mener de trois longueurs mais Nikola Karabatic, notamment, manquait le but vide depuis sa moitié de terrain. Les Français n'étaient pas aidé par Omeyer (2 arrêts sur... 15 tirs!), remplacé par l'efficace Gérard. Le gardien scandinave Mikael Appelgren excellait (50% d'arrêts) devant des Bleus qui peinaient à l'image de Timothey Nguessan, en difficulté (2/5 aux tirs) depuis le début du Mondial. Une perte de balle de ce dernier permettait aux Suédois de prendre deux longueurs d'avance (14-16). Il fallait un sauvetage de Narcisse pour éviter un écart plus conséquent.
Les Bleus accélèrent
Mais en début de seconde période, les Français accéléraient et Gérard s'interposait plusieurs fois. Mahé offrait l'égalisation (18-18) et c'est Karabatic, au terme d'une chevauchée fantastique, qui faisait enfler le score (23-20). Valentin Porte avait une balle de +4 mais Appelgren veillait et remettait à flot ses partenaires, qui reprenaient l'avantage sur une contre-attaque conclue par Gottfridsson (24-25). Mais trois missiles de Nedim Remili, en six minutes, faisaient de nouveau basculer le match (28-26). Alors que la défense des géants nordiques devenait plus friable, celle des hommes de Dinier Dinart devenait plus compacte. Dans le même temps, avec Fabregas et Narcisse, l'attaque restait efficace. En fin de partie, la Suède se crispait au fur et à mesure que le son montait dans les tribunes. Le rideau défensif français faisait le reste.
En franchissant l'écueil suédois -l'équipe la plus difficile qu'ils ont rencontrée dans le tournoi si l'on en croit les joueurs eux-mêmes- les Bleus ont désormais une belle opportunité de conquérir un sixième trophée planétaire. Car l'adversité ne parait pas insurmontable, après les éliminations précoces du Danemark, champion olympique en titre, et de l'Allemagne, reine d'Europe, dès les huitièmes de finale. Prochaine étape: jeudi à Paris, contre la Slovénie. En cas de finale, le niveau pourrait monter d'un cran avec la Croatie qui est venue à bout de l'Espagne (30-29) si elle parvient toutefois à se défaire de la surprenante Norvège, qui a battu la Hongrie (31-28) pour s'offrir la première demi-finale mondiale de son histoire.
Déclarations
Didier Dinart, co-entraîneur de la France: "On savait que ce serait très difficile. Il nous ont poussés dans nos derniers retranchements. C'est l'équipe la plus solide du tournoi sur le jeu rapide. Les Suédois sont aussi très costauds en défense. C'était peut-être une finale avant la lettre. Nous avons vraiment eu peur ce soir. Les Suédois ont péché en seconde mi-temps sur les changements et c'est là que nous avons pris le dessus. Je tiens à féliciter mes joueurs qui ont fait preuve d'un mental à toute épreuve. Cela faisait un moment que nous n'avions pas joué contre une équipe de Suède aussi forte. Elle est à la hauteur, voire meilleure que celle des années 1990."
Kristjan Andresson, sélectionneur de la Suède: "C'était un match difficile. Nous avons lutté en défense surtout. Nous avons eu du mal à maîtriser leurs contre-attaques. Mais nous avons mis la pression sur les Français pendant un long moment en seconde période. Je suis fier de mes joueurs même si je reste déçu du résultat. Il n'y a pas de regret à avoir. Cette compétition va nous aider à progresser."
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