Mondial de hand 2023 : match à domicile, star blessée, duel de gardiens de but... Les clés de la demi-finale France-Suède

Les Bleus face à tout un peuple. Victorieuse de l'Allemagne au tour précédent (35-28), l'équipe de France défie la Suède, vendredi 27 janvier, à 20h30 à Stockholm, pour le compte des demi-finales du championnat du monde de handball. Alors que 20 000 supporters sont attendus à la Tele2 Arena de la capitale suédoise, franceinfo: sport décrypte les enjeux de ce choc du dernier carré, qui s'annonce plus qu'ardu pour les Français.

Des Suédois plus reposés mais privés de leur star

Déjà avantagée par son statut de pays-organisateur, la Suède a aussi bénéficié d'un jour de repos plein, au lendemain de sa victoire contre l'Egypte (26-22), en quarts de finale. De leur côté, les Bleus ont dû, jeudi, quitter Gdansk (Pologne) pour rallier Stockholm en milieu de journée. Un vol au-dessus de la mer Baltique, que les joueurs français ne veulent pas transformer en excuse. "C'est le jeu quand tu es le pays hôte, tu as des avantages. C'est sûr que ce n'est pas l'idéal au niveau des jours de repos, même si on n'est pas l'équipe la plus à plaindre", a indiqué le capitaine tricolore Luka Karabatic.

Sur le plan physique, bien que l'équipe de France a subi les derniers pépins de Thibaud Briet (main droite), de Nikola Karabatic (pied gauche) et de Elohim Prandi (cheville gauche) au poste d'arrière gauche, c'est bien la Suède qui a encaissé le plus gros coup dur. Le demi-centre, Jim Gottfridsson, auteur de 20 buts et 37 passes décisives en 7 matchs, a été victime d'une luxation d'un doigt de la main gauche en quarts, et annoncé son forfait pour le reste de la compétition. "Je vais jeter l'éponge", a déploré sur Instagram, le MVP des Euros 2018 et 2022. Un souci de moins pour les hommes de Guillaume Gille.

Des gardiens de but déterminants

Privée de sa star offensive, la Suède pourra en revanche compter sur son excellent gardien de buts, Andreas Palicka. Encore précieux face à l'Egypte (57 minutes jouées, 13 arrêts, 2/3 sur penalty), le portier du Paris Saint-Germain a pour doublure le tout aussi fiable Tobias Thulin, qui a le meilleur pourcentage d'arrêts du championnat du monde (46% d'arrêts, 33 tirs arrêtés sur 71 en cinq matchs). L'équipe de France n'est heureusement pas en reste à ce poste.

Alors que Vincent Gérard, impérial depuis le début du Mondial, n'était pas en réussite face à l'Allemagne (15 minutes jouées, 0 arrêt), Rémi Desbonnet l'a parfaitement suppléé (39 minutes jouées, 14 arrêts). "C'est le match dont on rêve quand on est gamin et qu'on rentre dans une salle de hand pour la première fois", a savouré le portier de Montpellier, dans un entretien accordé à L'Équipe. Une prestation XXL qui ne devrait pas toutefois perturber la saine concurrence mise en place par Guillaume Gille. "Je vais le [Vincent Gérard] laisser faire le taf et s'il y a besoin je répondrai présent", a annoncé Rémi Desbonnet, déjà prêt pour un duel à distance avec Andreas Palicka.

Des Bleus pas en réussite face à la Suède

Si l'antagonisme était déjà prégnant face à l'Allemagne, le mot "rivalité" doit aussi être utilisé pour qualifier ce France-Suède. Ce sont en effets deux des nations les plus dominantes des trois dernières décennies qui vont s'affronter à Stockholm. D'un côté, les doubles champions du monde et quadruples champions d'Europe suédois entre 1990 et 2002, et de l'autre, les presque intouchables Français (quatre Mondiaux, deux Euros et trois Jeux olympiques depuis 2008).

Au niveau des confrontations, le bilan est négatif pour les Bleus avec seulement 19 victoires en 56 confrontations (34%), pour 4 nuls (7%) et 33 défaites (59%), dont les deux dernières en date, lors des demi-finales du Mondial 2021 (32-26) et de l'Euro 2022 (34-33). De quoi offrir une motivation supplémentaire aux joueurs tricolores. "On n'a pas encore montré tout notre potentiel dans cette compétition", a annoncé Luka Karabatic, quand Ludovic Fabregas, qui a beau ne pas aimer "le mot revanche", estime que "c'est aussi pour ce genre de matchs qu'on joue au hand, qu'on porte le maillot de l'équipe de France". Aux Bleus de se montrer digne de leur tunique, avec pour objectif une septième étoile de champion du monde.