Les trois leçons retenues par les Experts depuis les Jeux Olympiques de Rio
La rotation
A Rio, la fin des JO avait été pénible physiquement. La demi-finale contre l'Allemagne, remportée sur la dernière action, et quelques autres matches trop disputés tout au long de leur parcours, avaient pesé lourd dans la balance. "Il a sûrement manqué aux cadres de la fraîcheur sur cette fin de match", analysait Claude Onesta après la défaite en finale contre le Danemark. Face au Brésil, pour le premier match de la compétition, Didier Dinart et Guillaume Gille ont donc assumé une immense rotation. Les 15 joueurs inscrits sur la feuille de match sont entrés sur le terrain. Nikola Karabatic, pierre-angulaire de l'attaque tricolore, a pu souffler tranquillement en deuxième période, comme le "quadra'" Thierry Omeyer, de même que Valentin Porte, Michaël Guigou ou Luc Abalo. Et en donnant du temps de jeu à tous, les entraîneurs ont apporté de la confiance à tout un collectif, à l'image d'Adrien Dipanda (3/4), d'Olivier Nyokas (3/4) ou du très jeune Nedim Remili (2/5). "Nous avons pu faire les rotations nécessaires, sans puiser dans les organismes", se satisfaisait Didier Dinart à l'issue de la rencontre. Ces minutes gagnées sur le banc pourraient faire la différence dans la dernière ligne droite, dans les matches couperets.
La concentration
Le contraste est total. Lors de leur premier match des JO contre la Tunisie, l'équipe de France avait viré à la pause avec 5 buts d'avance (16-11) mais avait ensuite perdu le fil de la rencontre. Des actions ratées, 5 jets de 7m non conclus, une déconcentration collective avait remis les Tunisiens dans le match, finalement gagné au forceps par les Experts (25-23). Hier, à Bercy, les Bleus n'avaient encaissé que 3 buts après 18 minutes de jeu, et le score à la pause était de (17-7). Malgré les changements de joueurs, la deuxième période n'a pas vu cette formation faiblir, face aux quarts de finalistes des derniers JO. 14 buts inscrits en 2e période pour 9 encaissés, une large victoire (31-16), la différence est flagrante. "Pour les équipes hôtes, ce premier match est souvent difficile. Aujourd'hui on a su faire preuve de sérieux", soulignait Cédric Sorhaindo, le pivot. On a beau être surnommé "experts", on apprend encore de ses erreurs.
La tactique
A Rio, pour la première fois, la possibilité de faire sortir le gardien de but afin d'avoir un joueur de plus dans le champ, était introduite. A l'image des Croates, qui avaient utilisé cette possibilité dès les premières minutes du choc contre les Bleus en poule (victoire finale de la Croatie 29-28), les hommes de Claude Onesta avaient souvent été soumis à ce régime. Très souvent en infériorité numérique en défense, les Français ont perdu beaucoup d'énergie dans ces phases là, qui leur a manqué en fin de compétition. Surtout, en début de JO, ils montraient des signes d'hésitation face à cette nouvelle tactique, qu'ils ont mis du temps à utiliser. Face au Brésil, ils se sont montrés beaucoup plus à l'aise. Ils l'ont même employé à leur avantage. "On a utilisé cette règle du 7 contre 6 pour pousser le Brésil à défendre de manière plus alignée", expliquait Didier Dinart. Habituellement, les Sud-Américains mettent en place une défense étagée. Face à la France, ils n'ont pas pu. Après avoir souffert défensivement à Rio, l'équipe de France a décidé de rendre la pareille à ses adversaires.
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