La France fait céder la Pologne (28-27)
La blessure de Thierry Omeyer était l'une des ombres chez les Bleus avant cet Euro. L'une des interrogations. Mais contre la Pologne, Cyril Dumoulin a montré qu'il pouvait se montrer à la hauteur de l'un des meilleurs portiers du monde. C'est grâce à lui, et à trois buts consécutifs en deux minutes de William Accambray, que l'équipe de France a pu prendre de l'air (+3) après 45 minutes de jeu. Mais cela n'a pas suffi pour vivre une fin de match tranquille. Car les Polonais étaient condamnés à la victoire après leur revers initial contre la Serbie. D'autant plus que les Serbes avaient été battus, un peu avant, par les Russes. Pour avoir encore une chance de se qualifier, ils devaient donc gagner.
Si la France a viré à la pause devant (15-14), si Nikola Karabatic a réalisé un 6-6 aux tirs en première période (8/10 à la fin du match), si plusieurs arrêts extraordinaires de Dumoulin et les trois réalisations d'Accambray ont donné aux Bleus trois buts d'avance (25-22), les Polonais ont su s'accrocher. Et ils ont égalisé à une minute du terme de la rencontre (27-27). Et dans cette équipe rajeunie et renouvelée après les retraites et les blessures de certains, la lumière est venue de la nouvelle génération. Servi dans le trafic, le jeune Anic s'arrachait pour inscrire le 28e but de son équipe à 18" de la fin du match. Et sur le dernier coup franc de la Pologne, c'est Dumoulin qui sortait magnifiquement la tentative adverse, qui prenait la direction de sa lucarne. Son 17e arrêt sur 44 tirs, avec le seul jet de 7m repoussé à la 46e minute.
Des rivaux au rendez-vous
Les deux points de la victoire sont une satisfaction, la qualification, acquise avant même le dernier match contre la Serbie, en est une autre. Mais surtout, la France a montré une forte cohésion, un bel état d'esprit, une force de caractère avec sa nouvelle vague, bien encadrée par Karabatic, Guigou (4/6 et 2/2 au jet de 7m) ou Jérôme Fernandez (3/6). A l'image d'Igor Anic, auteur d'un 4/4 qui a "sauvé" les Bleus alors que Cédric Sorhaindo avait été touché à l'arcade en milieu de deuxième période.
En revanche, Daniel Narcisse n'a jamais pu se libérer, finissant la rencontre avec un piteux 0/6. Mais sans réussite, il s'est mué en passeur, notamment sur le dernier but du match en trouvant Anic dans la défense. Même avec un "Air France" bloqué, la France a gagné. Cela laisse bien des espoirs pour la suite de la compétition. Mais les rivaux sont nombreux, avec la Croatie, qui a aussi rejoint la France, le Danemark, tenant du titre, et l'Espagne, championne du monde, au tour principal.
Réactions
Nikola Karabatic, demi-centre de l'équipe de France, élu meilleur joueur du match: "C'était dur. On joue très bien en faisant un très bon match en défense. La Pologne a mis beaucoup de buts en contre-attaque sur le jeu rapide. C'est dommage que l'on arrive pas à se mettre plus tôt à l'abri. On mène de deux ou trois buts. On a plusieurs occasions, des tirs faciles que l'on rate et qui les remettent dedans. On a dû batailler jusqu'à la fin. Ce qui est important c'est que l'on a jamais baissé les bras. On a tout donné en défense et Cyril (Dumoulin, gardien de but) a très bien joué derrière, en étant très agressif. C'est ce qui nous a permis de gagner ce soir."
Claude Onesta, sélectionneur de l'équipe de France: "On va maintenant se concentrer sur la suite. On va essayer, toujours en nous considérant comme des outsiders, de grappiller point par point. On est sûr maintenant d'avoir au moins deux points (au tour principal). On va maintenant gérer ce match contre la Serbie (vendredi) avec tout autant de sérieux. Les Serbes eux en ont manqué, je pense, contre la Russie (défaite 25-27). On va analyser sans suffisance et avec beaucoup de lucidité."
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