L’instant norvégien d’Hadja Cissé
Des Norvégiennes qui ont quitté leur pays pour évoluer en France, il en existe quelques-unes à l’image des ex-Parisiennes Stine Oftedal et Silje Solberg, adversaires des Bleues en finale de l’Euro. Le chemin dans l’autre sens se fait beaucoup plus rarement. Chez les hommes, l’international français Luc Abalo fait ainsi presque figure de pionnier depuis qu’il a signé en début de saison à Elverum, à une heure au Nord d’Oslo. Et chez les femmes...Il faut beaucoup chercher. En fait, le seul nom de joueuse ayant connu successivement les championnats français et norvégien qui nous vient en tête est celui de l’internationale sénégalaise Hadja Cissé.
« Une expérience super enrichissante »
« Je venais de signer à l’AS Cannes en 2ème division quand une ancienne coéquipière, qui évoluait en Norvège, m’a appelée un jour pour me dire que son club cherchait une arrière gauche en urgence », explique l’ancienne vice-championne de France avec Fleury (2015-2016). « Elle avait parlé de moi en bien aux dirigeants. Il fallait se décider vite et j’ai dit OK car j’étais très tentée par une expérience à l’étranger. Et en matière de handball, la Norvège est une référence ! »
Sur place, le choc culturel, et...thermique bien sûr. «Disons qu’en 24 heures je suis passée de la Côte d’Azur où il faisait 35 degrés aux fjords norvégiens, avec une température plutôt fraîche, même en été. Moi qui n’étais jamais allé à la montagne avant cette année 2020, j’ai eu droit à de la neige pendant une bonne partie de la saison. Mais bon, les maisons étaient vraiment très bien chauffées, donc ça n’était pas aussi désagréable que ça et je n’ai jamais eu de coup de blues. »
Au niveau du handball, Hadja Cissé a aussi fait quelques découvertes. « Ça m’a permis de connaître un autre jeu, plus offensif avec beaucoup plus de courses. Les passes, les montées de balles sont vraiment très rapides. On m’a demandé de tenter beaucoup plus de choses en attaque. C’était vraiment très différent de ce que j’avais connu jusque là. J’ai été formée en France et donc j’étais rodée à un jeu plus défensif. Autre différence: on ne faisait jamais deux séances d’entraînement par jour comme souvent dans l’Hexagone mais une seule, à fond. Je ne suis restée qu’une saison mais j’ai vraiment le sentiment d’avoir progressé dans plusieurs domaines. »
À Sola, Hadja Cissé a aussi eu la chance de côtoyer l’emblématique ailière gauche norvégienne Camilla Herrem (élue dans l’équipe-type de l’Euro 2020), « vraiment l’une des meilleures du monde à son poste, une bosseuse, qui joue toujours très juste techniquement. » Mais malgré ses attaches scandinaves, la Sénégalaise de 29 ans qui évolue désormais à Reims en Nationale 1 soutiendra à fond les Bleues en finale. « C’est une équipe vraiment très équilibrée et très forte dans tous les domaines. Les gardiennes sont sensationnelles, la base arrière est très bien articulée. Je ne vois aucun poste faible à vrai dire. Offensivement, les Bleues ont beaucoup progressé. C’est trop fort de partout. Je vois l’équipe de France conserver son titre. » Et la sentence d’Hadja est bien sûr irrévocable.
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