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Détournements de fonds, dissimulation de dopage... : le rapport McLaren accable la fédération internationale d'haltérophilie

En janvier dernier, la chaîne de TV allemande ARD diffusait une enquête accablante pour la fédération internationale d'haltérophilie et son président hongrois, Tamas Ajan. Cinq mois plus tard, l'enquête indépendante menée par le juriste canadien Richard McLaren confirme les soupçons, et enfonce même le clou.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
  (GOH CHAI HIN / AFP)

Plus de dix millions de dollars non comptabilisés, et au moins 40 cas de dopages dissimulés, dont des médaillés d'or et d'argent : c'est le bilan de l'enquête indépendante de Richard McLaren sur les agissements de Tamas Ajan à la tête de la fédération internationale d'haltérophilie (IFW). Déjà à l'origine du rapport qui avait entraîné la suspension de la Russie aux Jeux de Rio en 2016, le juriste canadien a confirmé les révélations de l'enquête "Lord of the Lifters" diffusée en janvier sur la chaîne allemande ARD.

Un président omnipotent

Principal protagoniste de ces agissements : Tamas Ajan, l'ex-président de l'IWF, auparavant secrétaire général depuis 1976. En 44 ans au sein de la fédération, le Hongrois a mis en place "une culture de la peur" basée sur une tyrannie de l'argent et une "direction autocratique et autoritaire" selon le rapport McLaren. Peu à peu, Tamas Ajan a tenu seul les rennes de l'IWF, en profitant pour détourner 10,4 millions d'euros.

Mais ce n'est pas tout. L'enquête indépendante révèle aussi que 40 cas de dopages ont été dissimulés, dans ce sport où la culture du dopage n'est plus à démontrer (600 cas sur la dernière décennie). Les conclusions de McLaren en la matière ont par ailleurs été transmises à l'Agence Mondiale Antidopage pour approfondir l'enquête. En revanche, le rapport dédouane l’Organisation nationale antidopage de Hongrie.

Par ailleurs, Tamas Ajan a aussi mis en place un système d'achats de vote lors des deux derniers congrès électoraux de l'IWF selon le rapport. Ces voix, achetées en espèces, lui auraient directement bénéficié, ainsi qu'à ses partisans souhaitant intégrer le conseil exécutif de l'IWF. Après s'être mis à l'écart 90 jours depuis fin janvier, Tamas Ajan avait démissionné de son poste le 15 avril dernier. D'abord présidente par intérim, l'Américaine Ursula Papandrea va devoir gérer le lourd héritage du Hongrois.

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