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Grange sur la piste du retour

Opéré en avril du genou qui avait déjà été opéré avant les Jeux Olympiques 2010, Jean-Baptiste Grange a rechaussé les skis pour la 1ère fois, aujourd'hui. "C'était vraiment bien. J'étais avec les skis de slalom et la sensation était bonne", a-t-il confié à l'AFP. Deux jours avant, il nous avait parlé de cet été de travail, de "galère" et de "patience": "Je préfère ne pas me précipiter, prendre mon temps et on verra au fur et à mesure les objectifs à se fixer"
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Le slalomeur Jean-Baptiste Grange

C'est le jour de ses 26 ans que Jean-Baptiste Grange a rechaussé les skis à Tignes. Après six mois de rééducation, le champion du monde du slalom a repris le chemin de la compétition, mais il sait que le travail n'est pas terminé. Et devant lui, la défense de son titre mondial à Schladming en février, et un peu plus loin, les Jeux Olympiques de Sotchi, lui qui avait fait une croix sur ceux de Vancouver à cause de son genou.

- Comment allez-vous et où en êtes-vous par rapport à votre opération au genou en avril ?
Jean-Baptiste Grange:
"Ca va mieux. Ca a été long, ça a été galère au niveau de la rééducation, de la patience. Ca a bien évolué. J’arrive au bout du truc. Je remonte sur le ski mercredi (aujourd’hui). C’est une chose de faite. Mais ce n’est pas parce que je remonte sur les skis que tout est fini, que tout va bien. Il y a encore du boulot que ce soit physiquement ou au niveau des skis. C’est sur la bonne voie et c’est une bonne étape. Je suis impatient de reprendre contact avec la neige."

"Vraiment appris la patience"

- Comment s'est passée la rééducation par rapport à la première opération en 2010 avant les JO ?
J.-B.G.:
"Ca a été un peu plus dur. Pour refaire le ligament croisé, ils prélèvent un bout de tendon. La première fois, c’était le tendon de l’ischio, donc plus facile à rééduquer. Cette fois-ci, c’était le tendon rotulien. J’ai connu plus de douleurs, ça a été un peu plus long. J’ai vraiment appris la patience. A chaque fois qu’on me donnait un exercice, il fallait que je me freine un petit peu, car si j’en faisais un peut trop, comme tout sportif aime le faire, je le payais tout le reste de la semaine. Je risque donc d’avoir aussi un peu plus de douleurs dans la reprise de ski. Il faudra toujours être bien prudent là-dessus. Je vais prendre mon temps."

- Depuis trois ans, vous avez enchaîné pas mal de blessures. Vous êtes-vous posé la question d’être maudit ?
J.-B.G.:
"Je me le suis dit. En plus, j’ai eu une année hyper galère avec mon dos l’année dernière. Malheureusement, c’est héréditaire, j’en ai hérité depuis que je suis tout petit, avec une hernie discale à 11 ans. Cela ne m’a pas empêché d’être champion du monde malgré des douleurs de dos tout au long de ma carrière. C’est d’autant plus méritoire. La hernie m’avait laissé plutôt tranquille jusque-là, mais pendant un an et demi j’en ai vraiment bavé. J’étais vraiment sur les rotules, j’ai beaucoup serré les dents."

"Prendre mon temps"

- Le côté positif, c'est qu'après chaque blessure vous avez été titré...
J.-B.G.:
"J’ai eu de gros succès, c’est vrai, mais c’est un peu différent. Quand je me suis fait le premier genou, j’ai été opéré en début de saison, j’ai été tout l’hiver off, et j’ai réattaqué avec une grosse préparation. Là, je vais attaquer le ski pratiquement à la mi-octobre. Ma préparation est donc complètement bouffée. Il va me falloir un peu de temps pour me préparer. Le dos n’est pas encore nickel. Je préfère ne pas me précipiter, prendre mon temps et on verra au fur et à mesure les objectifs à se fixer."

- Vous êtes-vous fixé une date de retour sur le circuit ?
J.-B.G:
"Ce serait bien d’être aux alentours de Beaver Creek. Cela me laisse le temps de skier là-bas. C’est important de faire des départs dans des courses de moindre importance. Ce sera peut-être un peu avant, ou un peu après."

Les Jeux, "la chose qui manque à mon palmarès"

- La saison passée, vous avez mieux skié en slalom géant qu'en slalom à cause de votre dos. Cela vous ouvre-t-il de nouveaux horizons ?
J.-B.G.:
"Les horizons en géant, je les connaissais déjà. Je n’ai pas pu m’y remettre correctement après ma première blessure. Cet hiver, ça a été par défaut car le slalom reste ma discipline de prédilection, mais je n’arrivais plus du tout à y skier à cause de mon dos. J’ai des qualités dans cette discipline. Malgré mon dos douloureux, je suis allé chercher quelques belles places, arrivant aux portes du Top 15. Il y a de belles choses à faire dans l’avenir dans cette discipline.

- En 2012, ce sont les Mondiaux à Schladming et en 2013, ce sont les Jeux Olympiques à Sotchi. Vous projetez-vous déjà en Russie ?
J.-B.G.:
"Schladming c’est un objectif intermédiaire, mais cela va dépendre des sensations dans les semaines à venir. Meilleur je serai là-bas, mieux ce sera. L’objectif des Jeux, c’est la chose qui manque à mon palmarès. C’est là-bas que j’ai envie d’être bon."

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