Gicquel résiste au dernier combat
Marc Gicquel ne va pas changer. Surtout pas à 37 ans, à la veille de raccrocher ses raquettes de joueur professionnel. Pour son 1er tour des qualifications de Roland-Garros, le Parisien a été fidèle à lui-même: combatif, râleur, guerrier et finalement vainqueur.
Le début de match est difficile face à ce grand Argentin: une balle de break abandonnée en cours de route à (1-1) pour finalement céder son service sur un jeu affreux en revers (trois fautes directes) et se retrouver mené (4-2). "Jouer à 10h sur un terrain gras, ça n'avance pas. C'est trop lent ce terrain", lâche-t-il. Ca, c'est son côté râleur. C'est aussi un peu de frustration qu'il évacue. Mais il n'est pas du genre à abandonner, surtout pas ici, à Roland-Garros. "Le début de match a été délicat. mais je me suis accroché", soulignait-il à l'issue de la rencontre, avec un grand sourire. Ca, c'est son côté combatif et guerrier. Pourtant, il n'avait pas de pression: "Je suis détendu. C'est mon dernier Roland, je ne suis pas attendu. Je veux juste prendre du plaisir. Et aujourd'hui, j'en ai pris. le public a répondu, c'est aussi ce que je recherche, cette communion avec le public."
"Je me fais vieux"
Pour que le public lui vienne en aide, le natif de Tunis a dû retrouver l'envie, retrouver du tonus, reprendre l'initiative en laissant de côté toute sa frustration. Il mène ainsi 5-1 dans le deuxième set, avant de voir son adversaire recoller à 5-3. Et dans ce neuvième jeu interminable, Gicquel va se faire peur. Ou avoir peur, tout simplement. "Ca s'appelle mouiller. A 37 ans. je ne m'arrêterai jamais", rouspète-t-il, alors qu'il vient de voir sa sixième balle de set lui échapper. Il lui en faudra trois autres pour parvenir à conclure sur un ace, avec un cri libérateur pour ponctuation. "C'était une fin de set pénible, comme lors de ces dernières semaines", remarquait-il.
Clairement en manque d'entraînement et de match, il sait que cela se paye sur le terrain: "Je m'entraîne moins, j'ai moins envie. Quand au bout d'une demi-heure, je regarde la montre... Mais je savais qu'ici, je me bougerais." Devenu sparring-partner de l'équipe de France de Fed Cup, il compte désormais les semaines avant de quitter le circuit, mais compte bien aussi participer aux qualifications de Wimbledon comme de l'US Open. Et devant sa famille, devant son fils qui n'a pas été à l'école pour soutenir son papa, il a su combattre et finalement user son adversaire. "Soudain, il a craqué complet", s'étonnait presque le Français. Un dernier set emballé rapidement pour finir en 1h52. "Je me fais vieux. Ca tiraille un peu", rigole-t-il à la sortie du terrain. Demain, il livrera un nouveau combat, contre Andreas Beck, 125e mondial, et tête de série N.11 de ce tableau. Cela pourrait être son dernier match à Roland-Garros. "Si je perds, ce n'est pas grave. Mon fils est un peu triste que j'arrête. Moi, je le serai peut-être l'année prochaine, au moment du tournoi", concède-t-il. Ayant refusé de demander une invitation - "d'autres la méritaient plus que moi" - il n'est pas encore prêt à lâcher les armes.
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