Gaston, Martineau, Denolly : une marche trop haute pour la relève du tennis français en qualifications
Il était difficile de reproduire la performance. Face à des joueurs bien mieux classés, la triplette française avait réussi lundi l'exploit en accédant au deuxième tour de qualifications. Des résultats aussi mérités qu'inattendus que Gaston, Martineau et Denolly n'auront pas réussi à confirmer mercredi.
Gaston et Martineau dépassés
C’est terminé pour Hugo Gaston. Le champion olympique junior n’a pas confirmé sa performance du 1er tour des qualifications, où il avait éliminé la tête de série numéro 21 Marco Trungeletti. Ce mercredi, il n’est jamais vraiment rentré dans son match – peut-être tendu par l’enjeu pour lui, 539e mondial, deuxième participation à Roland-Garros chez les grands, devant un court 14 rempli à craquer.
Face à lui, le Russe Alexey Vatutin pouvait faire valoir sa plus grande expérience. Âgé de 26 ans, 136e mondial, il a totalement assumé son statut. Service, déplacement, agressivité : tout y était pour Vatutin, bien aidé par la relative passivité de Gaston. Celui-ci a bien tenté de revenir dans le coup dans la deuxième manche en débreakant. Mais Vatutin était au-dessus ce mercredi.
De son côté, Matteo Martineau avait sûrement réalisé l'une des plus belles performances du premier tour des qualifications en dominant en trois sets la tête de série n°10, le Suédois Elias Ymer. Malgré un service plus régulier et pas moins de sept aces, le Français a eu trop de déchets (39 fautes directes) dans son jeu pour espérer un nouvel exploit. Il s'est logiquement incliné (0-6, 6-1, 2-6).
Les occasions manquées de Denolly
Après avoir fait tomber le tout jeune Michael Mmoh (21 ans et tête de série n°22) c'est une toute autre montagne que devait gravir Corentin Denolly (429e mondial) : l'expérimenté et désormais vieux roublard du circuit Steve Darcis (244e). Le Belge tombeur de Nadal à Wimbledon en 2013 et habitué des qualifications était le grand favori de la rencontre.
Si Denolly est parvenu à faire illusion un set et tenait alors son exploit (3-6) il s'est ensuite retrouvé débordé par la puissance de son adversaire. Impérial au premier service (76%) et au filet (15/19), Darcis a mené tranquillement la cadence pour infliger un (6-1) dans le deuxième set. Plus solide dans les moments forts, le Belge a fait la différence en convertissant plus de balles de break que le jeune français (57% contre 22%).
Elliott Benchetrit, le jeune qui tient bon
Seul rescapé de ce quatuor de jeunes, Elliot Benchetrit gravit les échelons à vitesse grand V. Le voilà au dernier tour des qualifications, aux portes du grand tableau à Roland-Garros. Ce serait une première pour lui. Ce pur terrien, comme il se qualifie lui-même "Je suis né sur terre battue. Moi, le dur, ça me donne des allergies. J’ai dû m’y habituer, m’adapter, mais ma surface, c’est clairement la terre" Face à Bjorn Fratangelo, qui a déjà atteint le 3e tour du tableau principal à Roland-Garros (en 2016), Benchetrit avait de quoi perdre pied. Il n’en a rien été. De bout en bout, comme si c’était lui, l’homme d’expérience, il a manœuvré l’Américain. 6-3 6-4, et un jeu de plus en plus en place : "Plus je joue, mieux je joue". Au prochain tour, il affrontera soit son compatriote Enzo Couacaud, soit De Greef.
Guillaume Poisson et Justine Saint-Sevin
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