Gasquet au révélateur Ferrer
Y a-t-il une fatalité à ce que Richard Gasquet perde (quasiment) toujours en début de deuxième semaine de Grand Chelem ? Evidemment non mais force est de constater que le Biterrois semble atteindre ses limites dès qu'il atteint ce cap. On pourrait arguer en disant qu'il s'incline face à des joueurs plus forts que lui: ce fût le cas la plupart du temps avec des défaites contre Nalbandian, Hewitt, Murray ou Djokovic. Mais même quand il ne rencontre pas les meilleurs joueurs du monde, "Richie" passe au travers (éliminations contre Robby Ginepri en 2005, et face à Gaël Monfils en 2010 à New York, contre Tommy Robredo à Melbourne en 2007, ou devant Florian Mayer en 2012 à Wimbledon).
Franchir un cap
En fait, depuis sa demi-finale sur le gazon londonien en 2007 battu par Federer après avoir sorti Tsonga puis Roddick, Gasquet ne parvient plus à franchir l'obstacle qui le sépare des ténors. Cette saison, à trois reprises, le Languedocien a subi la loi de son adversaire à ce niveau de compétition: il n'avait pas vraiment existé contre Ferrer (6-4, 6-4, 6-1) à l'Open d'Australie, avait presque tenu deux sets contre Andy Murray à Roland-Garros (1-6, 6-4, 6-1, 6-2), mais s'était fourvoyé face à Florian Mayer sur le gazon anglais (6-3, 6-1, 3-6, 6-2).
Il retrouve son bourreau ibère contre qui il n'a gagné qu'une fois en huit confrontations (15 sets à 2 pour Ferrer). Un rival qu'il déteste jouer car il ne donne aucun point et oblige à entreprendre sans cesse sous peine de voyager aux quatre coins du court. Gasquet n'a pour l'instant joué à New York que des adversaires classés en dehors du Top 100 mondial: l'Espagnol Albert Montanes (111e) le qualifié Américain Bradley Klahn (489e) et Johnson (245e), invité des organisateurs et double champion universitaire en titre aux Etats-Unis.
"Un joueur qui me pose des soucis"
"Je joue bien, je suis en 8e de finale mais c'est un tournoi bizarre puisque normalement j'aurais dû jouer (Jurgen) Melzer et (Tommy) Haas, ou même (Ernests) Gulbis", a concédé le Français qui a profité de nombreuses surprises. Face à Ferrer, 5e mondial et régulier au plus haut niveau depuis deux ans, Gasquet "devra faire un grand match". "C'est un joueur qui me pose des soucis, c'est clair. Il faudra que je démarre bien le match, ce sera capital."
Bien débuter et faire preuve d'initiative car "le Pou" aime dicter les échanges et étouffer ses adversaires. En cas de succès, le Français retrouverait en quarts de finale le vainqueur du duel entre le Serbe Tipsarevic (N.8) et l'Allemand Kohlschreiber (N.19), avec une vraie chance d'accéder au dernier carré. Il doit pour cela se surpasser et accepter de lutter trois ou quatre heures avec le Valencian, sans sortir du match à la moindre contrariété. C'est ce qui fait la différence entre un Top 15 et un Top 5.
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