Gaëtane Thiney : "une envie décuplée de jouer"
"Aujourd'hui j'ai une envie décuplée de jouer au foot, tout simplement. Que ce soit en club ou en équipe de France, j'adore!", a indiqué la milieu offensive du Paris FC (ex-Juvisy) à l'AFP. Son état d'esprit? "Juste profiter" du moment, préparer le match amical vendredi contre l'Australie, sans brûler les étapes. "Aujourd'hui je continue de travailler", dit la Troyenne d'origine qui "espère" jouer la Coupe du monde et y être "performante". Prudente, Thiney garde en mémoire ses longues traversées du désert en sélection, d'abord entre juin 2015 et septembre 2016, puis entre l'été 2017 et la fin de l'hiver 2018.
Le premier coup dur est intervenu sous l'ère Philippe Bergerôo, quand le technicien se prive de son expérience (deux Euros et deux Mondiaux disputés) pour les jeux Olympiques 2016, sans explication officielle. Sur les réseaux sociaux, la joueuse ravale sa déception et se projette vers le futur: "Objectif CDM 2019", écrit-elle, trois ans avant le Mondial en France. "Il y avait l'Euro-2017 avant, que j'aurais pu mettre. Mais en fait non, il me fallait un projet énorme qui me permettait de rester performante, la Coupe du monde c'était un feeling", raconte-t-elle.
Elle remettra un pied chez les Bleues avec l'arrivée d'Olivier Echouafni (2016-2017), puis disparaîtra de nouveau des radars après l'intronisation de Corinne Diacre, l'actuelle sélectionneure. A l'époque, elle pense "à toutes les possibilités: +c'est le début elle veut voir des jeunes; c'est peut-être la fin; je vais revenir dans la prochaine liste+. Le tout c'était de rester concentrée sur mon objectif et ne pas me polluer la tête", dit celle qui reçoit l'aide d'une psychologue du sport. Corinne Diacre est une personne "droite, franche, qui ne tourne pas autour du pot. Dire que la porte n'était pas fermée (en équipe de France), ça m'a laissé un espoir de pouvoir y retourner", ce qui arrive finalement en mars 2018 à l'occasion de la SheBelievesCup, tournoi amical réunissant les meilleures nations aux Etats-Unis.
"J'aime trop jouer"
"J'y suis allée, non pas avec la peur de la première, mais avec le plaisir comme si c'était la première, et avec malgré tout un bagage d'expérience important", se rappelle la septième joueuse la plus capée de l'histoire des Bleues. Touchée par ses mises à l'écart internationales, mais jamais coulée, Thiney espère, au-delà du Mondial-2019, poursuivre son aventure bleue le plus longtemps possible.
"Je ne me mets pas de limite, dit la quatrième meilleure buteuse tricolore. Si je suis performante, il n'y a pas de raison d'arrêter". En attendant, elle se concentre sur sa vie au Paris FC, club qu'elle ne se voit pas quitter à moins d'une opportunité à l'étranger, éventuellement. "En France, je resterai dans mon club: c'est celui qui m'a permis d'évoluer, de ne jamais baisser la tête aussi", dit celle qui porte le même maillot depuis dix ans (Juvisy a fusionné avec le PFC en 2017). Quant à son après-carrière, elle dit ne pas y penser. "L'avenir, ça me paraît tellement loin...", glisse l'internationale, titulaire d'un diplôme d'entraîneure. Diriger une équipe? "Je me laisse la possibilité de pouvoir le faire, mais aujourd'hui j'aime trop jouer".
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