Forlan consacré, Villa et Sneijder providentiels
"Je viens de boucler la meilleure saison de ma carrière." Diego Forlan est catégorique. "Finir dans les quatre premiers, c'est spectaculaire. Au début, on aurait jamais pensé goûter à un tel moment." Si l'Uruguay a réussi sa Coupe du monde, c'est grâce à Forlan. Double buteur lors la finale de l'Europa Ligue remportée avec son club de l'Atlético de Madrid, Forlan est entré dans la lumière lors de ce Mondial. Deux fois souliers d'or européen, il a montré des qualités de buteurs hors du commun. Avec cinq buts, dont quatre en dehors de la surface de réparation, le serial buteur s'est montré efficace et décisif dans l'excellent parcours de son équipe. Leader naturel, il a pris les rênes du jeu uruguayen en tirant les coups de pied arrêtés et les coups francs et en construisant le jeu offensif. Combatif, héroïque, courageux, Forlan a joué blessé la demi-finale perdue contre les Pays-Bas (3-2). Il aurait pu terminer meilleur buteur de la compétition si son coup franc à la dernière minute face à l'Allemagne ne s'était pas écrasé sur la barre transversale. A 31 ans, il a été à l'image de la Céleste: persévérant, talentueux et accrocheur. "Il y a beaucoup de bien à dire de Diego, qui est beaucoup plus qu'un excellent footballeur et un grand professionnel, il est là dans les grands matches", a simplement conclu son sélectionneur Oscar Tabarez.
Le Néerlandais aurait pu signer une année parfaite (Ligue des champions, Calcio, Coupe d'Italie, Coupe du monde, meilleur buteur) mais il est passé à côté de sa finale. Wesley Sneijder, le faiseur d'or des Oranje, n'a pas assez pesé sur le jeu. Il n'a génialement trouvé son compère Robben qu'une fois, pour le premier duel perdu face à Casillas (62e). Sinon, Sneijder n'a envoyé qu'un coup franc dans les bras du gardien espagnol (17) et un pied en avant sur Busquets (avertissement, 43). Son meilleur geste du match est un tacle décisif sur Iniesta (81). Mais le mondial du petit lutin est exemplaire. Un premier but libérateur face au Japon, un sans enjeu face au Cameroun, Sneijder a précipité à lui seul l'élimination du Brésil en quart de finale avec un doublé, dont un but inédit de la tête, puis celle de lUruguay en demie. Malgré une saison éreintante stoppée le 22 mai et des musculaires récurrentes toute la compétition. Ménagé lors des entraînements, le joueur de 26 ans est au sommet de son art. Les statistiques de la Fifa révèlent que le Néerlandais est légèrement plus efficace que Villa: 23% des tentatives cadrées de Sneijder se sont terminées par un but contre 19% à l'Espagnol. Il s'est imposé comme le patron de son équipe.Le meilleur est à venir.
Ce fils d'un mineur des Asturies a découvert un beau filon de buts en Afrique du Sud. Il a marqué 5 des 8 buts de son équipe, notamment deux capitaux en 8e (1-0 contre le Portugal) et en quart (1-0 face au Paraguay). Aligné en pointe en demi-finale, il a été moins en vue, souvent pris dans la nasse de la défense allemande. Comme en finale face au Pays-Bas. Villa n'a pas fait un mauvais match, ses déplacements ont stressé la défense orange qui se demandait où il allait surgir, mais il n'a pas marqué et a plutôt raté ses frappes. Les deux seules réussies, une volée petit-filet extérieur sur un centre d'Iniesta (12e), et un coup de canon paré par Stekelenburg (70e), ne lui ont pas permis dinscrire un sixième but. A 28 ans, il sest présenté au pic de sa forme lors de cette Coupe du monde, et ses nombreuses tentatives témoignent de sa confiance actuelle: il est celui qui a le plus de tirs cadrés (17). Joueur d'instinct, rapide, toujours à l'affût, capable de tirer du gauche comme du droit, il peut s'enfoncer dans l'axe ou s'écarter sans perdre son efficacité. Meilleur buteur à l'Euro 2008 (4 buts), il est devenu l'arme N.1 de la Roja, prenant le pas sur le transparent Torres. "El Guaje" (le gamin en asturien) reste le grand artisan du titre espagnol.
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