Cet article date de plus de dix ans.

Rio : favelas chics ou la gentrification version brésilienne

EDITION SPECIALE MONDIALE J-100 | A 100 jours de l'ouverture de la Coupe du Monde au Brésil, nous nous intéressons aux favelas de Rio et notamment celles qui sont au cœur de la ville. Une politique de pacification a été lancée en 2008 pour chasser le trafic de drogue qui contrôlait ces zones depuis plus de 30 ans. Aujourd'hui, ces lieux autrefois dangereux sont devenus pittoresques, voire branchés.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Elles offrent les plus beaux points de vue sur les plages de Rio. Agrippées aux gigantesques rochers qui surplombent la ville, ces favelas font partie des premières à avoir été pacifiées. Depuis cinq ans, les appareils photos y ont remplacé les kalachnikovs.

Luciano, habitant de Vidigal, a observé ces nouveaux explorateurs investir son quartier :

"On voit des gens de la classe moyenne, des riches aujourd'hui, monter dans la favela pour faire des fêtes sur les toits, avec des droits d'entrée super chers parce que c'est la mode. Tu es dans la favela, tu as une super vue sur la plage...Il y a même des riches qui s'installent ! Vincent Cassel,  l'acteur français : il a une maison ici ! Notre quartier a un côté glamour maintenant..."

Dans le sillage des artistes et des touristes, les hommes d'affaires ont également investi la zone. Benjamin et son associé ont tout misé sur la favela de Cantagalo près de Copacabana en y installant un hôtel de luxe et une agence immobilière.

Les habitants des favelas victimes de la flambée des prix

Solange Carvalho ne partage cependant pas l'optimisme ambiant. Pour cette architecte urbaniste, les habitants des favelas mal informés sont les premières victimes de cette flambée des prix, et sont étouffés par cette bulle immobilière.

Ces dernières années, les tarifs ont été multipliés par dix dans ces nouvelles favelas chics. La migration se fait donc vers l'extérieur de la ville, parfois à près de 3 heures de bus du lieu de travail.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.