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REPORTAGE | Les Indiens sauvent leur musée au pied du Maracanã

A cause du Mondial, le musée des Indiens était menacé de démolition car situé à quelques mètres du stade Maracanã à Rio. Après sept ans de mobilisation, les "Indigènes" sont parvenus à le sauver.
Article rédigé par Germain Arrigoni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Arassari Pataxo, le leader du mouvement pour sauver le musée des Indiens © RF/GA)

C'est la plus ancienne maison consacrée aux Indiens d'Amérique du Sud. Devenue un musée en 1814 et abandonné depuis une trentaine d'années, il a bien failli être rasé dans le cadre du Mondial.

Situé idéalement à trente mètres du mythique stade Maracanã de Rio où se jouera la finale dimanche, il était l'objet des appétits immobiliers pour le transformer en centre commercial et en parking.

  (Le musée des Indiens est situé à quelques mètre du mythique stade Maracanã © RF/GA)

Jusqu’à 20.000 personnes mobilisées

Les Indigènes se sont mobilisés depuis sept ans : manifestations, occupation des lieux. Arassari Pataxo, le leader de ce mouvement, voulait éviter ce "crime" . "Ca aurait été une honte pour le Brésil ", lâche-t-il le regard fier, ans ce pays qui compte 896.000 Indiens soit 0,47 % de la population brésilienne, répartie entre 350 ethnies.

Depuis 2006, 23 familles vivaient dans les ruines du musée où ils ont créé un village, l’aldeia maracanã . En juin 2013, les étudiants ont rejoint leur mouvement lors de la grande vague de contestation sociale. Entre 5.000 et 20.000 personnes étaient réunies pour faire plier le gouvernement.

Un accord a été conclu avec l'Etat : le bâtiment appartient désormais officiellement aux Indiens. Il a également été classé patrimoine historique. Preuve de la tension de bras de fer : des unités de police sont encore aujourd’hui postées devant le musée 24h sur 24.

  (Le musée des Indiens devrait devenir une université © RF/GA)

Une future "université ouverte"

Les autorités se sont engagées à ce que le bâtiment devienne un centre culturel suivant les projets élaborés par les Indiens. Les travaux pourraient même commencer avant les élections du mois d'octobre.

Arassari Pataxo veut en faire "une université ouverte" où les 350 tribus d'Indiens répertoriées se succèdent tout au long de l'année "pour transmettre notre histoire et faire vivre notre mémoire ". Avant d'ajouter en fixant le Maracanã : "Les hommes politiques et les événements sportifs passent. Nous, les Indiens, on reste."

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