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Le carnet de notes de la Ligue 1 en gifs

La saison 2016-2017 du championnat de France de foot s'est achevée avec le sacre de l'AS Monaco. En attendant la reprise, c'est l'heure des comptes.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10min
Les joueurs de Monaco fêtent le titre de champions de France, mercredi 17 mai, au stade Louis II. (BORIS HORVAT / AFP)

Il restera bien la finale de la Coupe de France et la finale de la Ligue des champions, mais pour les accros à la Ligue 1, ce n'est vraiment pas la même chose. Le championnat de France s'est achevé, samedi 20 mai, sur le sacre de Monaco et la descente de Nancy et Bastia (Lorient termine barragiste). Après un ultime frisson, avec les barrages entre le 18e de L1 (Lorient, donc) et le 3e de L2 (Troyes), il faudra désormais attendre le 4 août avant de pouvoir reprendre un shoot de foot hexagonal. Soit 68 interminables jours. Comme à l'école, c'est l'heure du tableau d'honneur de l'exercice 2016-2017.

Ils ont les félicitations du jury

Monaco : 18/20. De l'entraîneur à la ligne d'attaque en passant par le gardien, les remplaçants et même les ramasseurs de balles, Monaco a régalé la Ligue 1 cette saison. Meilleure attaque, plus beau jeu, joli public (même s'il chante "Champions de France" sur l'air de La cucaracha). On espère juste que Bernardo Silva, Kylian Mbappé ou Fabinho continueront leur bout de chemin sur les pelouses hexagonales l'an prochain.

Nice : 16/20. Les résultats de chacun devant être jugés à l'aune de ses moyens, l'OGC Nice a réussi un exploit stratosphérique en décrochant une 3e place inespérée, compte tenu de son budget XS de 42 millions d'euros. Tout a réussi aux Aiglons, qui ont parié avec succès sur une résurrection de Balotelli, un milieu juvénile Seri-Cyprien et remis le pied à l'étrier d'un entraîneur suisse. Au passage, ils se payent le luxe de demeurer invaincus face aux autres équipes du podium (2 victoires, 2 nuls). Un exploit qu'on n'espère pas sans lendemain, même s'il va être difficile de résister aux carnets de chèques de clubs plus huppés. Souhaitons au moins que cette épopée va pousser la mairie à faire un geste sur les PV pour stationnement gênant près du stade.

Ils obtiennent une mention bien

Nantes : 14/20. En début de saison, le FC Nantes avait le profil-type du candidat à la descente. Et puis Sergio Conceiçao est arrivé. Les supporters canaris le comparent au Christ pour avoir marché sur l'eau depuis décembre et transformé l'eau (un effectif limité qui n'avait marqué que 9 buts en 17 matchs) en vin (6e du championnat, à égalité avec Lyon, depuis son arrivée). Ajoutez-y les prémisses d'un retour du jeu à la nantaise lors de la démonstration face à Guingamp (4-1), et voilà l'espoir qui renaît pour la première fois sur les bords de l'Erdre avec ce meilleur résultat depuis 14 ans.

Lyon : 14/20. A l'école, un professeur aurait écrit sur le bulletin de notes : "a des capacités, mais se repose trop sur ses lauriers. Résultats inconstants, doit gagner en rigueur". Point positif à une saison sinusoïdale : on aura vu 125 buts lors des matchs de l'OL. Seul Monaco (138) a fait mieux.

Paris : 14/20. Seule consolation au bilan pâlichon des Parisiens : ils battent le record de points d'un deuxième du championnat de France (87, précédent record Monaco 2014 et Nantes 1985 avec 80 points). Sinon, ils ont raté leur recrutement, leur début de saison, leur opération séduction vis-à-vis du public hexagonal, et leur quête de battre le record de titres consécutifs de l'OL, qui s'est fait un malin plaisir de leur rappeler.

Ils arrachent une mention

Bordeaux : 13/20. Une saison assez neutre, passée entre la dixième et la sixième place (comme chaque année ou presque), uniquement marquée par un nouveau titre de Cacamiseta 2017 – l'élection du maillot le plus moche de la saison. Constant dans l'effort et dans le mauvais goût, donc.

Angers : 12/20. L'an passé, le SCO avait réalisé une première partie de saison formidable avant de s'effondrer. Cette année, c'est l'inverse, et en plus, les hommes de Stéphane Moulin ne marquent plus uniquement sur coup de pied arrêté (contrairement à l'an passé). De sérieux efforts qui valent bien une mention !

Marseille : 12/20. Le supporter marseillais vous jurera ses grands dieux qu'il mérite pratiquement d'être au même niveau que Nice car ils ont démarré l'année avec trois francs six sous et la peur de la relégation avant de voir débarquer un oncle d'Amérique, un entraîneur au palmarès ronflant et quelques vieilles gloires pour échouer à une cinquième place presque décevante. Mais c'est à ça qu'on reconnaît les supporters marseillais.

Les faits, c'est que le club phocéen détient le record de 0-0 cette saison (huit).

Ils terminent avec la moyenne

Guingamp : 11/20. A battu le Paris Saint-Germain et accroché Monaco à domicile, ça fait bien sur le CV. Vu les résultats obtenus dans les matières optionnelles (tribunes, pelouse, community management, ouverture de l'actionnariat aux fans...), l'unique supporter guingampais de la rédaction a essayé de gratter des points. Mais demeure l'impression tenace d'une équipe partie en vacances en janvier.

Metz : 11/20. La preuve qu'on peut se maintenir en encaissant un 12-0 contre Monaco en deux matchs. Cette note assez généreuse est en grande partie due à la victoire 2-1 sur Nancy, qui a expédié le rival lorrain – et accessoirement l'équipe la moins spectaculaire du championnat – en Ligue 2. Ce service rendu à l'élite vaut bien la moyenne.

Dijon : 10/20. Note artistique 15/20 pour la qualité du jeu proposée, note technique 5/20 pour la propension à gâcher des avances de deux buts (contre Montpellier, contre Guingamp...).

Ils devront passer le rattrapage

Toulouse : 9/20. Les hommes de Pascal Dupraz n'ont chanté que le temps d'un automne. Troisièmes fin septembre, sixièmes fin octobre, huitièmes fin novembre, neuvièmes fin décembre, dixièmes fin janvier, douzièmes fin avril : c'est ce qu'on appelle une saison en pente douce.

Lorient : 9/20. La saison des Merlus a bien failli se finir en queue de poisson. Les Lorientais, qui ont occupé 25 fois la place de lanterne rouge, ont réussi à s'en sauver in extremis. Peut-être n'auraient-ils pas tant galéré s'ils avaient recruté Sergio Conceiçao, qui a finalement fait le bonheur de Nantes.

Saint-Etienne : 8/20. La dernière saison de Christophe Galtier sur le banc des Verts aura été celle de trop. Le modèle salarial vertueux des Verts avec des salaires contenus et des primes indexées sur les résultats a trouvé ses limites. Les années précédentes, Galtier disait qu'il avait tiré le maximum de son équipe en terminant cinquième ou sixième. Cette année, ni le spectacle (41 buts marqués seulement !) ni les résultats n'ont été au rendez-vous.

Rennes : 8/20. "Juger Christian Gourcuff [l'entraîneur recruté par Rennes l'été dernier pour apporter titres et beau jeu à la capitale bretonne] sur une saison revient à juger un film après 30 minutes", estime un spécialiste de la tactique cité par 20 Minutes. Rendez-vous donc en mai 2019 pour donner une note au film. On ne nous enlèvera pas que le début est plutôt faiblard.


Montpellier : 8/20.
Certes, le maintien est assuré, mais la saison héraultaise a été marquée par quelques moments pas très classe : le limogeage de Frédéric Hantz quinze jours après avoir annoncé qu'il finirait la saison, une fin de saison conclue par cinq défaites de rang, un président qui rue dans les brancards avant la fin de la saison et recrute un coach à la lutte pour la montée en L2 au moment du sprint final.... "Cela fait plusieurs saisons que c'est comme ça et il va falloir se poser les bonnes questions. Est-on suffisamment compétent ?", s'est interrogé Laurent Nicollin, président du club dans Midi Libre.

Caen : 8/20. Si un supporter du Havre a succédé au maire de Cherbourg à Matignon, n'allez pas croire que la saison a été rose pour tous les Normands. Les Caennais, plombés par une défense-gruyère et le poids des années sur les jambes de leur maître à jouer, Julien Féret. Ils doivent leur maintien à une prestation héroïque à Paris, où après avoir raté un penalty, et s'être vu refuser un but, ils ont réussi à trouver la faille à cinq minutes de la fin.

Lille : 8/20. Saison de transition en attendant l'arrivée de Marcelo Bielsa sur les bords de l'A26 et les millions luxembourgeois du nouveau patron Gérard Lopez. Pas de spectacle, peu d'ambiance, trois coachs dans la saison, une polémique sur la présence assidue du capitaine en boîte de nuit et la place infamante d'avant-dernière équipe à domicile, il sera dur de faire pire l'an prochain.

Ils sont recalés

Nancy : 7/20. 38 matchs, 26 buts. Voilà qui explique en grande partie pourquoi peu de gens, en dehors des supporters lorrains, regretteront l'ASNL en L1. Non que ce soit une fatalité : l'an passé, les hommes de Pablo Correa affichaient la deuxième meilleure attaque de L2.

Bastia : 6/20. Une saison en enfer pour les Bastiais : un coach remercié, des incidents en tribunes dès le mois d'août, deux matchs à huis clos, un passage par le tribunal et des résultats sportifs en berne avec un séjour prolongé en zone de relégation depuis janvier.

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