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PSG : "Je doute que Sergio Ramos redevienne le joueur qu'il a été", estime notre consultant Eric Roy

Sergio Ramos a fait son retour à l'entraînement collectif mardi 9 novembre.

Article rédigé par franceinfo: sport, Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Le défenseur espagnol du Paris Saint-Germain, Sergio Ramos, entre sur le terrain lors de sa présentation, au Parc des Princes à Paris, le 14 août 2021. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Recruté lors du dernier mercato estival, Sergio Ramos n'a encore joué aucun match sous les couleurs du PSG. Blessé au genou et au mollet, le défenseur espagnol traîne ses blessures depuis de longs mois. Mais son rétablissement semble prendre une bonne tournure puisque le défenseur espagnol a repris, mardi 9 novembre, l'entraînement collectif. Pour quelles perspectives ? Réponses avec Eric Roy, consultant pour franceinfo: sport. 

Franceinfo: sport : Sergio Ramos a repris l'entraînement collectif mardi 9 novembre. Quel genre de signal est-il envoyé ? Va-t-on le voir jouer en championnat prochainement ?

Eric Roy : Qu'il revienne à l'entraînement, c'est une première étape. Ensuite, il va avoir une quinzaine de jours en entraînement collectif à mon avis, avant d'être potentiellement sélectionnable pour jouer un match. Je pense que progressivement Mauricio Pochettino va le remettre à la compétition, c'est-à-dire en le mettant d'abord sur le banc, puis en entrant peut-être 25 voire 30 minutes sur le terrain, puis encore un peu plus, jusqu'à ce qu'il soit titulaire. J'ai toutefois un gros doute qu'il redevienne le joueur qu'il a été. 

Car le voir réellement sur le terrain est une chose, le voir performant sur la pelouse en est une autre. Il y a deux choses distinctes à observer : voir un joueur rejouer en match officiel et voir le Sergio Ramos que l'on connait, au niveau où on l'a connu quand il était en pleine forme au Real Madrid.

Si tout se passe bien, c'est-à-dire s'il s'entraîne à nouveau quotidiennement et qu'il revient progressivement à la compétition, selon moi, on ne verra pas le vrai Sergio Ramos avant février ou mars 2022. A ce moment-là, il aura une dizaine ou une quinzaine de matchs dans les jambes, et il aura repris du rythme. 

Tout cela dans l'optique que sa reprise se déroule sans nouvelle blessure...

Absolument. Déjà, la grosse incertitude pour lui est de savoir comment il va sentir la reprise de l'entraînement. Car c'est un joueur qui n'a plus joué un match officiel depuis le 5 mai dernier. Cela veut dire qu'il n'a pas joué depuis plus de sept mois, en sachant qu'avant le 5 mai, son dernier match remontait déjà à mars, qu'il n'était pas titulaire, et qu'il n'a joué que 4 minutes. 

Avec un tel arrêt, il peut mettre du temps à retrouver du rythme, une tranquillité d'esprit de ne pas avoir mal à la reprise. D'autant que les blessures musculaires au mollet, comme celle dont souffre Ramos, sont longues et les récidives sont nombreuses.

"Prendre Sergio Ramos, c'était un pari"

Sergio Ramos n'a jamais joué sous les couleurs de Paris depuis son arrivée dans la capitale. Faudra-t-il aussi compter sur un temps d'adaptation au sein de l'équipe ?

Oui, c'est sûr, mais la problématique n'est pas là. Il est intégré au groupe. Il ne joue pas mais il est dans le vestiaire tous les jours. Il s'est familiarisé avec l'environnement, ses coéquipiers qu'il connait, donc il n'y aura pas de souci dans le jeu à partir du moment où il sera en pleine forme et où il retrouvera la pleine possession de ses moyens. 

L'arrivée de Ramos aura quelle(s) conséquence(s) dans le groupe au niveau du plan de jeu ? 

Cette arrivée permettra peut-être au PSG de mettre en place un système dont on parle beaucoup avec trois défenseurs centraux, qui sont Ramos, Marquinhos et Kimpembe. Maintenant, si Ramos revient bien comme prévu, ce qui est pour moi incertain, cela donne une solution supplémentaire à Pochettino.

Ramos était déjà blessé la saison dernière au Real Madrid et a été blessé depuis le début de cette saison à Paris. Le PSG a-t-il eu raison de le recruter ?

C'était un pari de prendre un joueur qui a joué, sur la saison dernière, seulement 15 matchs en tant que titulaire en Liga, au lieu de 35 il y a deux ans. Un calcul a été fait, je pense, avec le risque qu'il mette du temps à revenir. A noter que l'élément important à l'époque était qu'il était libre de tout contrat. Maintenant, on sait aussi qu'il faisait partie des meilleurs défenseurs du monde, donc c'est forcément une grosse charge salariale.

Aujourd'hui, il est trop tôt pour dire si le PSG a réalisé un bon coup ou non. Mais il est évident que si Ramos joue dix matchs de championnat cette saison sans être au niveau où il était les autres années, on pourra considérer que c'était une erreur. En ce qui me concerne, je préfère juger un recrutement en fin de saison, les statistiques à ce moment-là diront si c'était pari gagnant ou perdant. 

"Collectivement, le PSG n'a pas trouvé son rythme"

Dans le cas où Sergio Ramios se blesse de nouveau et ne peut donc pas jouer, quelles sont les options du PSG ?

A partir du moment où le contrat est signé, le PSG devra s'en acquitter, même si Ramos ne peut pas faire ce pour quoi il a été signé. Si le club doit se passer de lui cette saison - il a déjà fait presque la moitié sans lui - il devra composer avec des joueurs qui sont capables de le remplacer à ce poste. Je pense notamment à Kehrer, Diallo quand on le met dans l'axe, et Danillo qui a joué quelques fois à ce poste.

Aujourd'hui, il est évident que le recrutement, quelque part exceptionnel, du PSG (Ramos, Donnarumma, Wijnaldum, Messi, Mendes, Hakimi) sur le papier à la fin du mois d'août, est à mettre en perspective. Ce qui paraissait très séduisant au départ demande confirmation car on voit que Messi n'a pas beaucoup joué et n'a pas les standards qui étaient les siens au Barça. Ramos est tout le temps blessé. Donnarumma joue un match sur deux ou trois car il est en concurrence avec Navas, comme on pouvait s'y attendre. Wijnaldum a du mal à se faire sa place, et Hakimi a aussi quelques faiblesses défensives. Ce constat remet donc en perspective tout ce qui a été dit, que le PSG était une équipe quasiment imbattable. Aujourd'hui, c'est vrai que sur ce qu'ils montrent et par rapport à ce recrutement-là, je vois encore des équipes qui sont devant, notamment collectivement, comme le Bayern ou City. Car collectivement le PSG n'a pas encore trouvé son rythme de croisière. 

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