De Dortmund à Liverpool: Klopp, d’une passion folle à une autre
"Ce n'est pas important ce que les gens pensent de vous à votre arrivée, ce qu'il l'est c'est leurs sentiments à votre départ". Quand il a prononcé cette phrase lors de son départ du Borussisa Dortmund, Jürgen Klopp n’imaginait pas qu’il s’en servirait de nouveau seulement quatre mois plus tard alors qu’il avait annoncé le 1er juin dernier vouloir prendre une année sabbatique. Ce que le champion d’Allemagne 2011 et 2012 n’imaginait pas non plus, c’est l’aura dont il jouirait dans son nouveau club. A Liverpool, là où plus qu’ailleurs le football est une religion, Klopp est attendu comme le messie.
"Donnez-moi du temps"
"C'est l'un des plus grands clubs du monde. L'intensité ici, et comment les gens vivent ce sport à Liverpool... C'est un club spécial", a déclaré l’Allemand pour sa première conférence de presse. L’un des plus grands clubs du monde ? D’accord mais actuellement, les Reds sont 10e de Premier League et n’ont plus été champions depuis… 1990 ! A son arrivé en 2008 à Dortmund, Klopp savait que le fameux "mur jaune" (ce virage du Signal Iduna Park si monumental) attendait un titre depuis 2002. "S'il vous plait, donnez-nous du temps. Si vous êtes patients et prêts à bosser, on peut renouer avec le succès à la façon de Liverpool. Si je suis là dans quatre ans, on aura gagné un titre. Si non, un autre sera ici et moi peut-être en Suisse. On ne peut pas attendre 20 ans", a détaillé Klopp. Les plus zélés auront remarqué que celui-ci a commencé son aventure à Dortmund par une 13e place, puis une 6e et une 5e avant un doublé en 2011 et 2012 et une finale de Ligue des champions en 2013. On parie qu’Anfield signerait des deux mains pour un tel résultat. Mais sera-t-il patient ?
Mythe à Dortmund
L’histoire de Liverpool est tout près de s’écrire avec un grand" H". Elle côtoie l’Histoire tout court. Son mythique stade Anfield, ce "You’ll never walk alone" repris en cœur par tout un peuple… Un hymne que Klopp connaît bien puisqu’il est aussi celui… du Borussia Dortmund. Pour l’entraîneur allemand, qui se voyait bien au Bayern Munich la saison prochaine, Liverpool est finalement une suite logique même s’il est difficile d’y voir une progression dans sa carrière. Ce qui est certain, c’est que son ancien club n’a pas oublié Klopp, preuve en est cet échange savoureux entre le Borussia et Liverpool sur Twitter. Ou quand un entraîneur fait désormais partie de votre famille.
Voir sur Twitter
Une famille, Liverpool l’est. Mais comme toute famille, le club traverse des moments difficiles. Une situation qui n’inquiète pas outre-mesure le technicien allemand : "elle (la situation, ndlr) n'est pas si mauvaise. C'est le bon moment. Là, il faut gagner, prendre des points, pas faire des promesses. […] Je crois en cette équipe. Il y a un grand potentiel, des joueurs rapides, forts, créatifs". Avec six points de retard sur le leader de Premier League, Manchester City, difficile de contredire Klopp. La Ligue des champions, elle, n’est qu’à trois points. "Ce jeu, c'est le fighting spririt, des tirs. Le résultat n'est que la conséquence de tout ça". Ou quand Jürgen Klopp sait trouver les mots pour plaire à son nouveau public. Tout sourire en conférence de presse, l’Allemand n’a pas hésité à se définir comme un mec "normal". Si Klopp parvient à redresser et à faire gagner un nouveau titre de champion à Liverpool, il n’aura plus rien de "normal".
"Personne n'a jamais dit à son arrivée qu'il voulait devenir une légende" a posé le technicien allemand. Personne n’a dit non plus qu’il allait le devenir. Ce qui est en revanche certains c’est que le peuple de Liverpool y croit.
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