Un ex-proche de Tapie raconte avoir "acheté un arbitre" avant un PSG-OM
"J'ai participé une fois à un achat d'arbitre. C'était pour un match contre le Paris Saint-Germain, à Paris. Le lendemain de la rencontre, je suis allé lui remettre dans un endroit discret ce qui était convenu", explique celui qui a été successivement chauffeur, attaché parlementaire puis assistant personnel de Bernard Tapie, ancien président de l'Olympique de Marseille (1986-1994).
"La corruption n'était pas intensive, il ne s'agissait pas d'acheter tous les matches", affirme Marc Fratani, lequel dénonce les pratiques de son ancien patron et de Jean-Pierre Bernès, ex-directeur sportif du club. "À partir de 1988-1989, il (Bernès) se lance avec Tapie dans une entreprise de corruption qui va durer quatre saisons", dit-il au Monde, affirmant avoir été "au courant de toutes les activités" de Bernès: "Je les ai couvertes et il m'est arrivé d'y participer".
Les années Tapie sont celles du succès pour l'OM qui remporte notamment, sous sa présidence, plusieurs fois consécutivement le championnat de France consécutivement jusqu'à l'apothéose de 1993 et le sacre en Ligue des champions. Mais son mandat est terni par des soupçons de corruption, rendus plus crédibles après l'éclatement de l'affaire VA-OM. Valenciennes avait alors rendu public la tentative de corruption d'un dirigeant marseillais envers plusieurs de ses joueurs en mai 1993, six jours avant la finale de la prestigieuse Coupe d'Europe.
Le titre de champion de France 1993 sera retiré par la suite à l'OM, par ailleurs interdit de compétitions européennes l'année suivante. "Dans l'affaire VA-OM, Tapie a toujours déclaré qu'il avait été condamné à tort. Mais j'étais là, et je n'étais pas seul, le jour où il a demandé que 250.000 francs soient versés à Bernès avant qu'il s'en aille à Valenciennes. Tapie a bien été le commanditaire de l'acte de corruption", affirme Fratani. L'ex-proche de Tapie décrit aussi les méthodes utilisées à l'époque selon lui pour affaiblir les équipes adverses. "On déstabilisait aussi l'adversaire en utilisant des psychotropes: du Haldol, un anesthésiant. À l'aide de seringues à aiguilles ultra fines, le produit était injecté à l'intérieur de bouteilles en plastique."
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