Noël Le Graët : "Priorité à la santé plutôt qu'à l'argent"
Le plan de soutien de 30 millions d'euros pour le football amateur, annoncé jeudi, était-il motivé par la crainte d'une hécatombe parmi les clubs ?
Noël Le Graët : "Non. Toutes les semaines on fait une réunion avec les présidents de ligues. On peut s'apercevoir que les clubs sont plutôt pressés de reprendre. La Fédération va équilibrer ses comptes cette année malgré le manque de matches (des Bleus). On verse 300 millions en tout sur trois ans (au monde amateur), ce n'est pas rien".
Les quatre matches des Bleus initialement prévus en mars et juin conduisent-ils à des pertes sèches ?
N.LG : "Non, ce sont des matches qui vont être récupérés. Pas tous, mais deux ou trois vont être récupérés la saison prochaine. Avec l'UEFA, on a un contrat de 40 matches sur 4 ans. On peut faire 12 matches un année et 8 une autre, à la limite. Pour le moment, on n'est pas en retard. La seule question, c'est public ou pas public. Vous vous doutez bien qu'à titre personnel je suis pour. Mais je ne mettrai pas de pression économique sur qui que ce soit pour le football, on tiendra toujours compte de l'avis médical du gouvernement".
La finale de Coupe de France entre Paris et Saint-Etienne pourrait-elle se jouer cet été devant des supporters, même avec une jauge restreinte ?
N.LG : "Bien sûr, c'est ce qu'on va demander. C'est mon souhait en tout cas. On a des contacts avec l'Etat. Ils pourront peut-être nous permettre de parler de jauge soit pour le début de championnat, soit pour les matches de Coupe. On est en conversation permanente, avec des avancées qui me paraissent positives".
La Ligue a évoqué la possibilité de matches amicaux en juillet. Est-ce que ça ne relance pas le débat sur une reprise de la saison 2019-2020, comme dans les autres championnats européens majeurs ?
N.LG : "Quel débat ? Nous, on est discipliné par rapport à l'Etat. Il n'y a aucun débat possible. Nos joueurs seront mieux préparés et peut-être même en meilleure forme que les autres, on verra bien. Mais en tout cas je n'ai jamais contesté les décisions prises par l'Etat. Priorité à la santé plutôt qu'à l'argent".
Le plan de soutien aux amateurs a été acté mi-avril. Pourquoi ne le dévoiler que début juin ?
N.LG : "On peut toujours faire des promesses en février et après ne pas avoir d'argent. Je sais maintenant ce qu'on va avoir sur juin et ce que je peux sortir. Je sais ce que je vais avoir sur l'exercice prochain à condition qu'il y ait des matches de l'équipe de France avec public".
"On a perdu environ dix millions d'euros"
La Fédération française de rugby a préféré de son côté arrêter les prélèvements (licences, assurances, etc.) pour la fin de saison et la suivante...
N.LG : "Oui, ça revient pratiquement au même. Ils auront moins de cotisations et moins de frais. Mais je ne vais pas comparer. On vient de faire trois ans avec des sommes fortes pour les amateurs, sans emprunt, sans chialer et en travaillant. Le coup de chapeau que je dois donner c'est à nos sponsors. On n'en a pas perdu un pendant cette période dramatique. Ils représentent 40% de notre budget. Tout est payé, tout est en règle."
La suspension des courses hippiques a heurté votre sponsor PMU. Y a-t-il eu un risque de désengagement de leur part ?
N.LG : "J'ai trouvé un accord avec M. (Cyril) Linette (directeur général du groupe, NDLR) la semaine dernière. Ils paient la totalité de ce qui est dû sur la saison en cours et la totalité de l'année prochaine".
Avez-vous évalué les pertes côté Fédération ?
N.LG: "Si vous ne parlez que des pertes, vous pouvez dire qu'on a perdu quatre matches de l'équipe de France, ça fait environ dix millions. De l'autre côté, il n'y a pas de frais et on a freiné certaines opérations. J'ai mis un système en place pour qu'à fin juin on présente un budget proche de l'équilibre. Et sur le prévisionnel 2020-2021, on pense que les matches de l'équipe de France auront lieu avec du public. On a quatre matches en retard. Si on peut en faire deux minimum sur la saison, je suis assez content".
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