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Mondial 1994 : les Brésiliens au bout du suspense

Sous la chaleur écrasante de cet été nord-américain, le Brésil vient à bout de l'Italie en finale, au terme de la séance de tirs aux buts, et après un match ennuyeux. Cette édition est marquée par un terrible fait divers qui vient endeuiller la Colombie, et par la fougue de Bulgares survoltés avant de se saborder.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Roberto Baggio abattu après son tir au but raté face au Brésil © Reuters/André Camara)

La finale : Brésil 0-0 Italie (3-2 aux t.a.b.)

Pasadena, États-Unis | Le remake de la finale de la Coupe du Monde 1970, qui avait vu le Brésil vaincre l’Italie pour remporter son troisième titre de champion du monde. Cette fois, le match disputé sous une chaleur de plomb à Pasadena en Californie ne passionne pas vraiment les spectateurs. C’est même la première fois qu’une finale se joue aux tirs aux buts. Et c’est donc l’Italie qui cède, avec ce tir envoyé très loin au-dessus de la barre transversale par Roberto Baggio, et offre au Brésil sa quatrième couronne mondiale, 24 ans plus tard.

 

 

Le parcours des Bleus

Pour la deuxième édition consécutive, les Bleus ne figurent pas au programme de la Coupe du Monde. Ils n’ont pas réussi à se qualifier. Et pour cause, ils viennent de vivre un traumatisme encore présent dans les mémoires. Le 17 novembre 1993, les Bleus cèdent en éliminatoires lors du match décisif face à la Bulgarie au Parc des Princes (1-2) ; Emil Kostadinov enterre les espoirs français à la dernière minute du temps règlementaire. Un cataclysme qui cause encore bien des inimitiés, en premier lieu entre le sélectionneur de l’époque Gérard Houillier et l’auteur du centre amenant la contre-attaque bulgare David Ginola.

L'équipe de la compétition

Le coup de tonnerre bulgare s’est prolongé aux Etats-Unis. Les coéquipiers de Kostadinov ont fait étalage de leur talent jusqu’en demi-finale, éliminés par l’Italie. Avant cela, l’Argentine, la Grèce, le Mexique et l’Allemagne avaient subi la fougue et le talent des Bulgares. Au cœur de cette génération dorée emmenée par Trifon Ivanov et Yordan Letchkov notamment, un homme brille plus que les autres : Hristo Stoichkov. Son talent n’a d’égal que sa folie. Le Barcelonais finit meilleur buteur de la compétition, avec six réalisations (à égalité avec le Russe Oleg Salenko).

Le(s) anecdote(s)

Très attendue lors de ce Mondial américain, la Colombie de Faustino Asprilla et Carlos Valderrama se rate complètement. Andrès Escobar, lui, paie ce parcours calamiteux de sa vie. Le 2 juillet 1994, il est abattu de douze balles à bout portant sur le parking d’un bar dans la banlieue de Medellin. Dix jours plus tôt, il avait marqué contre son camp face aux Etats-Unis lors du deuxième match de la sélection au Mondial. A cette époque, le football colombien est étroitement lié à la guerre que se livrent les narcotrafiquants.

 

 

Le Camerounais Roger Milla devient le plus vieux joueur à marquer lors d’une phase finale de Coupe du Monde. Il est alors âgé de 42 ans.

Pour sa dernière compétition internationale, et alors qu’il revient d’une longue suspension pour usage de stupéfiants, Diego Maradona fait encore parler de lui. Lors du Mondial américain, l’Argentin est contrôlé positif à l’éphédrine, et exclu de la compétition. Il aura eu le temps de marquer un but somptueux face à la Grèce, fêté par une joie extatique et presque effrayante.

La mascotte

 

  (Striker, la mascotte de la Coupe du Monde 1994 © Fifa)

 

 

 

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