Mondial 1938 : l'Italie fait le doublé avant la guerre
La finale : Italie 4-2 Hongrie
Colombes, France | Championne du monde en titre, l’Italie du capitaine Giuseppe Meazza arrive en finale d’un tournoi qui commence par des huitièmes de finale à 15 équipes… Un format bouleversé qui voit les Italiens se débarrasser de la Norvège, la France et d’un Brésil fantasque (2-1 en demi-finale). Les Hongrois, eux, n’ont pas fait de détail en écartant les Indes orientales néerlandaises (6-0), la Suisse (2-0) et la Suède (5-1). Une attaque de feu contre une défense de fer. Pourtant, c’est l’Italie qui attaque fort, au stade Yves-du-Manoir de Colombes : 3-1 dès la 35e minute de jeu, grâce à deux buts de Gino Colaussi et un autre de Silvio Piola. Ce dernier marquera le quatrième et dernier but en fin de rencontre. Les techniciens hongrois ont été muselés, et l’Italie remporte sa deuxième Coupe du Monde d’affilée. La guerre surviendra un an après ce Mondial. Il faudra attendre douze ans pour revoir les meilleures nations s’affronter.
Le parcours des Bleus
La France figure évidemment parmi les participants de cette Coupe du Monde à domicile. Emmenés par Jean Nicolas, les Bleus battent la Belgique (3-1) en huitièmes de finale. En quarts de finale, c’est l’Italie de Mussolini, en noir pour l’occasion, qui se dresse, devant près de 60.000 spectateurs à Colombes. Même score, mais inversé (1-3), et une élimination précoce qui préfigure des mois fastes, anéantis par la guerre malgré l’éclosion d’un joueur d’exception, Larbi Ben Barek.
L'équipe de la compétition
L’Autriche avait gagné sur le terrain le droit de disputer la Coupe du Monde en France. Mais l’Anschluss de l’Allemagne nazie l’a privée de ce droit. Les Allemands se présenteront en huitièmes de finale avec plusieurs titulaires piochés dans l’équipe nationale autrichienne. Face à la Suisse, les joueurs et le sélectionneur, croix gammée sur le torse, font le salut nazi pendant les hymnes. Obligés de rejouer leur match face à la Suisse, conclu sur un match nul (1-1), les Allemands s’inclinent cinq jours plus tard (4-2), au plus grand bonheur du public parisien. La guerre n’est plus très loin, traine derrière l’équipe allemande une odeur déjà nauséabonde.
Le(s) anecdote(s)
L’Europe est surreprésentée lors de cette Coupe du Monde. Seuls Cuba et le Brésil viennent briser cette hégémonie, si l’on excepte les Indes orientales néerlandaises, colonie lointaine. L’Uruguay et l’Argentine ont finalement déclaré forfait. Les Brésiliens sont donc bien seuls, après un long voyage, en terre européenne. Ils enthousiasmeront les foules lors de leur parcours, échouant finalement à la troisième place, grâce à leur buteur Leônidas.
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