Michel Platini, président de la Fifa ? "Demain non, après-demain pourquoi pas ?"
"J'ai mis le jeu au dessus de tous ". C'est la définition que Michel Platini a choisi de donner de son livre "Parlons football". Un livre consacré d'abord et avant tout au jeu. Le président de l'UEFA a voulu tenter de comprendre et de décrypter ce qui passionne des centaines de millions de personnes autour du ballon rond, avant de revenir sur "mes 50 ans de football ".
Il évoque son envie de passer de joueur à dirigeant : "si vous voulez avoir votre avis, mettre votre empreinte, changer quelque-chose, il faut aller aux élections, il faut avoir le pouvoir. Donc voilà, je suis parti il y a quelques années à la bagarre pour avoir le pouvoir. C'est facile d'être devant un micro et de devenir consultant. mais ça ne sert à rien. Il faut aller là où ça se décide et faire en sorte que le jeu change ".
Serbie Albanie : "ce qui s'est passé est honteux"
Mais l'actualité dans le football est toujours présente et Michel Platini est revenu sur les différents dossiers du moment, à commencer par les incidents durant le match Serbie-Albanie : "ce qui s'est passé est honteux. On va forcément sanctionner. on attend et la commission de discipline tranchera ".
Il évoque aussi le "fair play financier", qu'il a mis en place : "Ca n'a pas été une demande de l'UEFA, ça a été une demande des clubs qui voulaient régulariser certaines choses. On a trouvé des solutions avec eux. Moi je suis une sorte de policier mais j'écoute tout le monde. Et le fair play financier est reconnu par tout le monde, même par le PSG, même s'il aimerait certains ajustements ". L'argent dans le football n'est pour lui pas un problème, et il trouve normal que les joueurs en récoltent les bénéfices.
Arbitrage vidéo : "Une action de fooball peut durer cinq-six minutes, alors on revient cinq-six minutes en arrière pour savoir s'il y avait une faute au départ ?"
Interrogé sur l'arbitrage vidéo, contre lequel il a pris position, il revendique le droit à l'erreur dans le football : "S'il n'y a plus d'erreur, on parlera beaucoup moins de football. On parle surtout des erreurs et ça fait mousser ". Mais surtout, il plaide à nouveau pour sa conviction que l'arbitrage vidéo risque de perturber la fluidité du jeu : "Une action de fooball peut durer cinq-six minutes, alors on revient cinq-six minutes en arrière pour savoir s'il y avait une faute au départ et on arrête pour regarder la télévision ? "
Coupe du monde et corruption ?
Il s'est exprimé dans les médias ces derniers jours sur les soupçons de corruption autour de l'attribution de la Coupe du monde au Qatar : "Il y a une enquête qui est faite par un avocat américain et on a toujours tous dit que s'il y avait de la corruption, il fallait revoter. Je ne pense pas qu'il y en ait eu, enfin je ne suis pas au courant. Mais s'il y a eu de la corruption, en effet, il faut changer ".
La Fifa ? "Après-demain, pourquoi pas ?"
Ses relations tendues avec le président de la Fifa, Sepp Blatter sont arrivées jusque sur la place publique. Platini vice-président, Platini qui a fait la courte échelle à Blatter pour accéder au fauteuil de président, aujourd'hui, Platini estime que les cartes doivent changer de main : "Je ne le supporterais pas pour un autre mandat. Ca fait 40 ans qu'il est là et il est temps de changer ". Alors prendre la direction de la Fifa ? Il avait dit non. Un non peu convaincu et de fait, il ne l'exclut pas, mais "pas demain. Mais après-demain, pourquoi pas ? On verra ". La mission essentielle de la Fifa étant l'organisation de la Coupe du monde tous les quatre ans, il dit avoir encore envie de l'UEFA : "ca sent le gazon à l'UEFA, ça sent le football, ça sent ballon. A la Fifa un peu moins. Aujourd'hui j'ai encore envie de sentir l'herbe des terrains de football ".
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