Matchs présumés truqués : Nimes rétrogradé, ses dirigeants sanctionnés
La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) n'a pas attendu la fin de l'enquête judiciaire ouverte pour faire la lumière sur les présumés matchs truqués de Ligue 2. Ce mardi soir, elle a annoncé de lourdes sanctions contre le Nîmes Olympique. Le club sera rétrogradé en National, l'équivalent de la troisième division à la fin de la saison. Par ailleurs, son ancien président, Jean-Marc Conrad est lui interdit de fonction officielle pour 7 ans. Serge Kasparian, actionnaire principal au moment des faits présumés a, lui, écopé d'une interdiction de licence de 10 ans.
Les sanctions ont été annoncées à l'issue d'une journée et demie d'auditions et de plaidoieries des protagonistes de cette affaire à Paris. 34 dirigeants, entraineurs, joueurs ou actionnaires actuels, représentant huit équipes avaient été conviés à s'expliquer sur des faits de corruption présumés. Le match suspecté c'était principalement Caen-Nîmes du 13 mai 2014, comptant pour la 28ème journée de Ligue 2. Une rencontre qui s'était soldée par un match num (1-1) arrangeant les deux équipes. Caen avait alors pu monter en Ligue 1 et Nîmes se maintenir dans l'antichambre de l'élite.
Le président de la commission de discipline de la LFP, Sébastien Deneux, a justifié ainsi les sanctions contre le club de Nîmes et de certains de ses dirigeants ou ex-dirigeants :
"Ces approches étant le fait du président du club, alors Jean-Marc Conrad, d'un de ses principaux actionnaires, Serge Kasparian, ou de proches de ce dernier, la commission a jugé que ces faits étaient de nature à impacter la responsabilité du club au-delà de la responsabilité encourue par les personnes physiques auteurs de ces faits."
Nîmes va faire appel de la sanction
A l'occasion de ces auditions parisiennes , l'avocat du Nîmes Olympique Me Anthony Chaber avait refusé de considérer l'existence de matchs truqués. "On peut toujours parler de la façon de de faire de l'ancien président nîmois (Jean-Marc Conrad), il a une façon de s'exprimer légère, pourquoi pas, plus peut-être méridionale. Il y a eu peut-être des discussions entre personnes pour savoir dans quel état d'esprit serait l'équipe adverse, mais jamais cela n'a été relayé aux joueurs" avait indiqué Me Chabert. Le club a décidé de faire appel de cette sanction. L'actuel président de Nîmes, Christian Perdrier, s'est dit "abasourdi". "Il va falloir retrouver les forces pour combattre ce coup du sort injuste, mais on va se battre jusqu'au bout." a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse au siège du club.
Pour le président de Caen, Jean-François Fortin, aucune sanction n'a été prononcée. Il est pourtant aujourd'hui interdit d'exercer.
Six personnes sont mises en examen pour corruption dans cette affaire.
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