Yann M'Vila, ancien espoir déchu, réapparaît sur les radars à l'Inter
Yann M'Vila, un nom qui au début de la décennie 2010 faisait fantasmer pas mal de clubs européens. Alors à Rennes, il est intégré à la surprise à la liste des 30 pour le Mondial 2010. Il n'a pas encore 20 ans et est promis à un très bel avenir. Deux ans plus tard, il est dans un des hommes sur lequel se base Laurent Blanc alors à la tête de l'équipe de France pour l'Euro 2012. L'Europe lui fait les yeux doux. Et puis arrive le temps des problèmes. Sur et en dehors des terrains. Déjà lors de l'Euro 2012, il refuse de serrer la main du sélectionneur au moment de son remplacement en quarts de finale. En novembre 2012, il participe à la virée avec les Espoirs entre les matches de barrage aller et retour contre la Norvège. Il est privé de sélections par la FFF jusqu'en juin 2014. Hors des pelouses, il avait aussi fait parler de lui dans des faits divers : en 2010, lors d'un procès pour coups et blessures sur un automobiliste et en 2011 pour une affaire de vols avec deux prostituées. Son départ vers la Russie et le Rubin Kazan au début de l'année 2013 sonne donc comme une fuite et une tentative de rebond. Il a 21 ans et déjà perdu une partie du crédit dont il bénéficiait au début de sa carrière. "Je vais m’exiler, pour me refaire une santé et revenir encore plus fort. Je veux me concentrer uniquement sur le football", assurait-il au moment de quitter la Ligue 1. En Russie, cette terre d'asile qui émerge sur l'échiquier du football et attirante pour ses pétro-dollars, ne lui sourira pas.
Mis de côté à Kazan
A Kazan, il va souffler le chaud et le froid. Dans sa tête, la Russie n'est clairement qu'une étape. Et quand on évoque une possibilité de transfert vers la Premier League et Liverpool, M'Vila ne veut plus entendre parler de la Russie. A peine arrivé, il sèche déjà l'entraînement et forcément ce comportement ne passe pas aux pays des Tsars. Son entraîneur Rinat Bilyaletdinov a expliqué en avril 2013 ce qu'il pensait du joueur de 23 ans à France Football. "En janvier, M’Vila a eu un mauvais comportement : un coup il s’entraînait, un coup non. Il se peut que ses agents lui aient promis quelque chose. Il se voyait déjà à Liverpool. Je lui ai dit : 'Ce n’est pas ton niveau. Si tu y vas, tu seras sur le banc !' Il a été très déçu. Je n’ai pas vu Yann depuis longtemps. On m’a dit qu’il est allé en France pour se soigner après avoir été blessé contre le Betis en Europa Ligue. Mais, même s’il rentre en forme, je ne sais pas où le mettre". Son avenir à court terme ne passe plus par la Russie et six mois seulement après son arrivée, il est prêté à l'Inter Milan où il espère rebondir une nouvelle fois.
Se faire sa place
Débarqué à l'Inter Milan pour M'Vila, c'est arrivé dans un club qui lui ressemble. Un club qui a connu des heures de gloire - même si M'Vila n'a encore rien gagné, son potentiel en faisait une des futures valeurs fortes des Bleus, au moins sur le papier - mais qui est en pleine reconstruction à la recherche de celles-ci. Un peu comme lui. Entraîné par Walter Mazzarri, racheté par le milliardaire indonésien Erick Thohir, nouveau président depuis novembre 2013 et le départ de l'historique Massimo Moratti, l'Inter tarde à retrouver la lumière. Depuis seize mois, les résultats sont en dent de scie. Pire, Mazzarri n'a jamais pu enchaîner trois victoires de suite en Série A. Il a échoué samedi à Parme à la neuvième tentative, battu 2-0 après deux succès 1-0 obtenus à chaque fois sur un penalty. La pauvreté du jeu proposé à Parme, qui restait sur six défaites d'affilée, aggrave la situation. Cette saison, l'Inter a su passer 7-0 à Sassuolo, mais s'est effondré deux semaines plus tard à domicile contre Cagliari (4-1).
Dans ce contexte, Yann M'Vila alterne entre titularisations (en Ligue Europa) et passage sur le banc (en Série A). Il n'a disputé que 179 minutes en Série A et participé à 4 rencontres, quand sur la scène européenne, il en est à 429 minutes sur la pelouse et 5 apparitions. Mais il estime qu'avec l'entraîneur Walter Mazzarri les Intéristes "travaillent beaucoup et bien". "Moi-même je sens que je m'améliore, également sur le plan physique", explique-t-il à la chaîne Sky Sport. "Le Championnat d'Italie est d'une grande intensité, explique-t-il. C'est vraiment difficile de jouer ici, mais il ressemble beaucoup au championnat de France, simplement il y a un peu plus de grands joueurs ici." Mvila n'a pas encore réussi à s'imposer, mais il garde confiance. "Je ne suis pas loin de retrouver mon niveau d'il y a quatre ans" (quand il avait explosé avec Rennes, ndlr). "Je ne suis pas encore à 100%, mais je suis sur la bonne voie. En jouant et en retrouvant le rythme des matches, je suis sûr de pouvoir revenir à mon niveau". Cela passe déjà par un bon match contre les Verts à Geoffroy-Guichard en Ligue Europa après leur nul 0-0 à San Siro. Toutefois, mis à l'amende par son club pour être rentré avec un jour de retard à Milan, il pourrait manquer ce rendez-vous à cause de douleurs musculaires.
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