Vidal, le retour du guerrier
Mort de faim ! Suspendu à l'aller (1-0 pour la Juve) comme en Championnat, lundi contre Livourne (victoire 2-0), le dynamiteur chilien piaffait depuis deux matches. Sa façon de mordre dans le ballon lui coûte certes quelques cartons jaunes (8 en Serie A cette saison), mais Vidal est un pilier de la Juve depuis trois saisons et son arrivée du Bayer Leverkusen, pour 10,5 millions d'euros. Antonio Conte se retrouve dans ce joueur ayant la même agressivité - athlétique - que lui, et le club a prolongé son contrat jusqu'en 2018, en faisant un des piliers de la Juve du renouveau, en route vers un troisième titre de champion consécutif, tous avec Vidal titulaire.
"On peut tout me dire, mais pas que je ne donne pas tout sur le terrain", dit-il à propos de son jeu dans une longue interview au journal "Las ultimas noticias", venu voir à Turin la grande star - avec Alexis Sanchez (Barcelone) - du Chili, qualifié pour la Coupe du monde, dans le groupe B avec l'Espagne, les Pays-Bas et l'Australie. L'inlassable Chilien forme le secteur le plus fort sur l'échiquier "bianconero", en fou du roi Andrea Pirlo, rôle partagé avec Paul Pogba, lui à droite, le Français à gauche.
Résilience
Si le très convoité "Paul le Poulpe" devait partir au mercato estival, Vidal retrouverait son partenaire de la première saison turinoise (2011-2012), Claudio Marchisio, un peu éclipsé par l'explosion du jeune Français. Récupérateur marathonien, "El Guerrero" est également "goleador". Il est même le meilleur buteur de la Juve sur les trois dernières saisons. Cette année il a marqué autant de buts que Carlos Tevez: 18. Vidal, tireur de penalty de la Juve, sévit surtout en Europe, avec 7 buts (5 en Ligue des champions, 2 en Europa League), et 11 Serie A.
A 26 ans, il puise sa force dans la résilience d'une enfance difficile. "J'ai beaucoup souffert, raconte-t-il, quand j'avais 5 ans, mon père nous a abandonné, il me manquait. Il n'y a avait pas beaucoup à manger, nous avions beaucoup de problèmes, j'étais toujours triste... Puis un jour j'ai décidé que ça suffisait, et j'ai commencé à y croire". Son énergie vient aussi de sa famille, son aîné, Alonso, souffrant de diabète. "Grâce au Ciel tout va mieux, mais pour +Alonsito+ cela a été difficile, confesse-t-il, nous étions en Allemagne, nous ne parlions pas la langue... Mais les soins ont été rapides, et ses progrès aussi".
Casanier de son propre aveu, Vidal se ressource en famille. Son rêve en fin de carrière? "Dormir! Surtout la première semaine, sans que personne ne vienne me déranger. Je goûte chaque instant de ma carrière, mais après, je me lèverai toujours tard". Mais que l'OL ne se fasse pas d'illusion, il sera infatigable jeudi.
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