Platini et l'UEFA entendus par la justice suisse
Sion va-t-il gagner son bras de fer ? Si c'est le cas, les conséquences pourraient être aussi importantes que l'arrêt Bosman. En décidant de placer son contentieux devant une juridiction civile, le club suisse a décidé de ne pas suivre les règles de l'UEFA, qui ne reconnaît que le Tribunal arbitral du Sport (TAS) pour juger. Début octobre, un tribunal du canton de Vaud (en Suisse) a ordonné à l'UEFA de réintégrer le club suisse dans la Ligue Europe, avec 1000 francs suisses d'amende par jour de retard. Un jugement auquel l'instance européenne n'a pas donné suite.
Entendus dans les locaux du ministère public du canton de Vaud, Michel Platini et Gianni Infantino, respectivement président et secrétaire général de l'UEFA, ont pu expliquer les motifs de leur décision. Le recrutement de joueurs et leur intégration dans l'équipe, alors que c'était interdit par la FIFA, a valu au FC Sion d'être exclu de l'Europa League, compétition sous l'égide de l'UEFA, organisation basée à Nyon dans le canton de Vaud. Après avoir battu le Celtic Glasgow en barrage, le club helvète n'a donc pas pu débuter la phase de poules de la compétition, remplacé par les Ecossais qui affrontent jeudi Rennes. Entraîneur du Celtic, Neil Lennon était d'ailleurs étonné d'apprendre que le litige se poursuivait: "Je pensais que c'était fini, mais on ne vas pas spéculer. On va attendre de voir ce qui se passe vendredi (une réunion est programmée à l'UEFA avec les différents responsables de clubs inscrits dans le groupe I Atletico Madrid, Udinese, Stade Rennais, Celtic Glasgow, plus ceux du FC Sion, ndlr). Nous, on va juste rester concentré sur nos matches".
A l'issue de cette journée, les sons de cloche n'étaient pas du tout les mêmes, du côté du bouillant président du FC Sion, Christian Constantin, et du côté de l'UEFA. Selon le premier, "Michel Platini a dit qu'il avait suivi les conseils du secrétaire général" et que "pour lui, le droit de l'UEFA est supérieur au droit étatique", ajoutant que "le secrétaire général a dit qu'il a conseille le président" en lui recommandant de "suivre la décision du tribunal cantonal". Selon l'instance européenne, "excepté le fait de nier fermement la (version) que M. Constantin vient de faire dans la presse de leurs déclarations, ils (MM. Platini et Infantino) s'abstiennent de tout commentaire et n'entendent pas interférer dans le travail du procureur". Et Alexandre Fourtoy, directeur de la Communication de l'UEFA, de préciser qu'ils "ont répondu le plus clairement possible aux questions du procureur" et que l'"audience n'avait aucune raison de faire changer la position de l'UEFA". Avant de conclure: "L'Europa League a des règles qui sont publiques. Le TAS fait partie de ces règles, peut-on jouer dans l'Europa League quand on ne suit pas ces règles ?"
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