Cet article date de plus de cinq ans.

Ligue Europa : Rennes a connu l'ivresse des grands soirs européens

Rennes a connu jeudi l'ivresse des grands soirs avec le huitième de finale de la Ligue Europa, tout d'abord dans la ville, puis lors du match avec un Roazhon Park incandescent, qui a vibré avec la victoire 3-1 contre Arsenal.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Un énorme tifo avant le coup d'envoi avait donné un aperçu de l'ambiance qui allait secouer le stade de la capitale bretonne. En dépit d'un but rapide des Londoniens, les supporteurs, à commencer par le vibrant Roazhon Celtic Kop, ont enchaîné les chants qui se sont multipliés à la faveur des buts de Bourigeaud, Monreal (csc) et Sarr. Toute la journée, l'ambiance est montée crescendo. Et pour cause, le stade rennais a disputé pour la première fois un huitième de finale de Coupe d'Europe. "Tous ensemble derrière les rouge et noir !" pouvait-on lire sur la façade de la mairie de Rennes. 

Dès le matin, plusieurs fans étaient présents devant le Roazhon park. "C'est pour moi le match le plus important du club. Le Bétis Séville (que Rennes a éliminé au tour précédent, ndlr), c'est bien, mais Arsenal, ça claque, c'est mythique !", résume Pierre, 22 ans, dans la file d'attente au Roazhon Park pour s'emparer d'un billet pour le match retour à Londres mis en vente dans la matinée.
 

Preuve de cet engouement, le club assure qu'il aurait pu vendre 90.000 billets pour le match aller, trois fois la capacité du stade, et des supporteurs n'ont pas hésité à dormir devant la billetterie dans la nuit de vendredi à samedi pour obtenir une place. "On a l'habitude d'être décriés et là on montre à la France qu'on a franchi un cap. On est l'un des deux derniers clubs français encore qualifiés (avec Lyon)", explique Julien Leroyer, 25 ans. 

En sortant de la boutique du club, Adrien Banor affiche un large souvenir. Il vient d'acheter quatre écharpes à... 18 euros l'unité. "Quand on aime, on ne compte pas", reconnaît cet informaticien de 24 ans, originaire de Rennes et habitant à Paris. Pour le match contre le Bétis, qui tombait le jour de la Saint-Valentin, "je n'avais pas eu l'autorisation de madame ! Mais là, impossible de louper ça, c'était pas négociable, j'ai pris deux jours de vacances !

"On revit !"

Au bar "Le Football", en face de l'enceinte, Gisèle est derrière le comptoir depuis 1985. "On revit ! On était désespéré, on a connu la deuxième division et là on accueille Arsenal", dit-elle en servant le café à des supporteurs des "Gunners". Elle montre avec fierté une photo jaunie où on la voit poser - "avec 40 cm d'écart" - à côté du grand Petr Cech (1,96 m), actuel gardien d'Arsenal et révélé à Rennes. Dans le centre, certains commerçants arboraient des ballons rouge et noir, les bus avaient le drapeau rouge et noir tandis que l'écran au sommet du couvent des Jacobins affichait "Soutien au Stade Rennais et welcome to Arsenal".  
 

Cette rencontre est aussi l'occasion pour la capitale bretonne d'attirer des Anglais - ils sont 1.600 à s'être déplacés, selon le club londonien - alors qu'habituellement les touristes anglais "s'arrêtent sur le littoral breton", explique Vincent Aubrée, chargée de la promotion de Rennes. Au milieu des ruelles pavées et des maisons à pans-de-bois qui font le charme du Vieux-Rennes, de nombreux supporteurs anglais ont déambulé jeudi, certains déjà passablement éméchés à quelques heures du match. "Je n'avais jamais entendu parler de Rennes. Mais c'est très joli !", a raconté Phil, l'écharpe aux couleurs d'Arsenal bien visible. Mais jeudi soir, on a entendu les chants rennais tandis que les supporteurs d'Arsenal sont restés aphones. Et avec un dernier "clapping" avec les joueurs et le public en guise de cerise sur le gâteau européen. 
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.