Le PSG sort du piège du BATE, Lille craque
Du courage dans un champs pour Paris
Un terrain brûlé par le froid et plein de trous, une température frôlant les -20°, et un adversaire technique, voilà ce qui attendait les Parisiens en Biélorussie. Un programme pas vraiment fait pour réchauffer les esprits ni les corps, les bandeaux contre le froid fleurissant sur les têtes des joueurs du PSG.
Ils étaient pourtant les premiers à se mettre en action, avec un une-deux entre Chantôme et Nenê, mais le tir du Brésilien était trop enlevé (6e). Paris était en place, Paris dominait, mais le BATE Borisov ouvrait le score sur une action pleine d'intelligence. Un appel croisé de Rodionov dans l'axe, bien servi et auteur d'une talonnade instantanée dans la course de Bressan qui trompait un Edel chutant plus que plongeant (16e). Le coup était rude, mais les Bélarusses avaient déjà montré plusieurs fois leur capacité à se projeter rapidement vers l'avant, avec une technique bien adaptée au catastrophique terrain. Sur un centre de Luyindula, Erding remettait intelligemment de la tête en retrait pour la demi-volée de Chantôme qui frôlait le cadre (23e). Puis Luyindula adressait une frappe puissante, déviée par le portier du BATE (24e). Et finalement, sur un ballon aérien mal jugé par un défenseur, Luyindula récupérait le ballon et servait Erding qui, du plat du pied, égalisait (29e). Revenus au score, les hommes d'Antoine Kombouaré contrôlaient le match, mais commençaient à souffrir face à la pression adverse à partir de la 70e minute du match. Et à la 81e, un tir croisé de Volodko heurtait le poteau gauche d'Edel et revenait sur Gordeychuck qui reprenait victorieusement dans le but vide. Borisov menait (2-1), et passait de peu à cîoté du troisième but libérateur, après une perte de balle de Sakho aux 16m mais Edel voyait le ballon passer à côté de son cadre alors que la route des filets était grande ouverte (83e). Et finalement, sur un débordement de Maurice qui s'arrachait sur le côté gauche et centrait, Luyindula plaçait sa tête à bout portant en profitant du maintien du gardien Gutor sur sa ligne (89e). ce match nul récompense non seulement la partie tactique des Parisiens, mais surtout leur mental et leur courage dans ces températures extrêmes.
Lille se complique la tâche
Lille a beau avoir tout le talent qu'on lui connait, il lui manque encore un peu d'expérience. Notamment sur la scène européenne. En une toute petite minute, le LOSC a laissé filer une belle victoire qui lui tendait les bras et qu'elle a eu maintes fois l'occasion de confirmer et conforter. Ce 16e de finale aller servira sans doute de leçon aux Dogues qui se sont laissé endormir par les sirènes néerlandaises passant tout près de se faire noyer.
Le tacticien nordiste avait décidé de laisser au repos plusieurs titulaires et de confier les clés de l'attaque à De Melo, Frau et Obraniak. Un trio d'intérimaires de luxe pour Lille qui démarrait pied au plancher et ouvrait la marque avant même que le PSV n'ait eu le temps de tester son adversaire. Sur son premier corner, le LOSC réussissait le coup parfait en ouvrant la marque sur une frappe à l'entrée de la surface de Gueye, plein d'opportunisme sur un ballon mal dégagé par la défense (1-0, 6e).
A la demi-heure de jeu, De Melo avait confirmé la mainmise française, au terme d'une action rondement menée par Gueye et Debuchy, et conclue magistralement de la tête (2-0, 31e). Face à un habitué des joutes européennes, Lille confirmait alors son statut de leader du championnat de France, transposant sur la scène continentale ses facilités aperçues sur les terrains de l'Hexagone. Faisant preuve de davantage de vivacité, de créativité et de solidarité, Lille étouffait son adversaire que Berg maintenait en vie. Mais Debuchy (15e) et surtout Landreau qui bondissait dans ses pieds au ras du poteau (41e) stoppait toute velléité.
Tout aurait pu être plié avant l'heure de jeu pour le LOSC. Mais Dumont (50e) et Frau (56e) rataient des occasions toute faites. Coupables de relâchement, les Dogues en faisaient immédiatement les frais, offrant la réduction du score à Bouma (2-1, 83e) et dans la foulée l'égalisation à Toivonen (2-2, 84e) sans que le PSV n'ait réellement à lever le petit doigt. Un incroyable retournement de situation qui aurait pu connaître une issue beaucoup plus tragique pour les hommes de Rudi Garcia alors acculés à leur but et tout près d'encaisser un troisième but. Mais Dzsudzsak gâchait un 5 contre 2 néerlandais en tirant sur Landreau (90e).
Lille devra donc se ressaisir dans une semaine à Eindhoven, après un difficile déplacement à Montpellier dimanche. Mais le LOSC s'annoncera cette fois en ordre de marche et au complet. Et il faudra bien ça pour effacer les deux buts encaissés. Mais s'il y a une chose que Lille sait déjà faire à merveille, c'est marquer. L'expérience viendra avec le temps.
Réactions
Viktor Goncharenko (entraîneur de Borisov): "Je ne suis pas très déçu car on a mieux joué en 2e période. Il n'y a rien d'impossible pour le retour et je crois qu'on peut se qualifier. On a nos chances car Paris va enchaîner et ce sera difficile pour eux".
Antoine Kombouaré (entraîneur du PSG): "Le résultat est logique. Les joueurs ont fait une très très grosse première période et c'est contre le cour du jeu que BATE a ouvert le score. Il faut féliciter les joueurs qui reviennent deux fois au score mais il faudra finir le travail à domicile dans une semaine. C'est un bon résultat pour préserver nos chances en vue du retour, ce qui était notre objectif. C'est bon pour la confiance. Luyindula fait un très bon match à l'image de ses coéquipiers. Son but nous fait du bien et ça me donne une option supplémentaire. Il faut féliciter les deux équipes qui ont fourni un bon spectacle dans des conditions difficiles. On a peu de temps pour se préparer et il faut mettre l'accent sur la récupération. Ces enchaînements, on vit ça depuis le début de saison. Il faisait très très froid et le terrain était très très compliqué mais on a fait le boulot. On a eu un énorme mental. On voulait aussi marquer car on ne l'avait pas fait lors des deux derniers matches. On en met deux à l'extérieur face à une belle équipe. C'est bien mais le chemin est encore long. C'est un bon résultat qui nous met en confiance et surtout nous permet de repartir vers l'avant. On est en bonne position pour aller en 8e. Qu'est-ce-qui n'a pas fonctionné? Restons positif. C'est une grande performance de venir chercher un résultat positif ici".
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