Kevin Gameiro paré au défi lisboète
"Tout donner, de la première à la dernière minute". Voilà l’état d’esprit dans lequel se trouve Kevin Gameiro au moment d’aborder le match le plus important de sa carrière. Il faut dire que le buteur tricolore, qui à la même période l’an passé peinait à jouer plus de 15 minutes par match en sortie du banc parisien, a presque toutes les raisons d’être à bloc. A Séville, où il a signé en juin dernier pour dix millions d’euros, l’attaquant de 27 ans a réussi son pari en trouvant le second souffle qu’il espérait tant.
Auteur de 21 buts pour sa première année à l’étranger -dont trois doublés ces deux derniers mois-, Gameiro est, aux côtés de Carlos Bacca, le meilleur buteur sévillan de l’exercice 2013-14. "C’est une très bonne saison, reconnaît le joueur français. Tout n’a pas été facile. J’ai dû m’adapter à la culture et au jeu espagnol. J’ai aussi eu des blessures en milieu de Championnat. Mais aujourd’hui, je me sens bien physiquement et je suis prêt à aider l’équipe".
Un entraîneur qui vit les matches comme un supporter
Souvent titulaire en début de saison, Gameiro est, au fil du temps, devenu le douzième homme de l’effectif sévillan mais a su se montrer toujours décisif. Comme lors des demi-finales miraculeuses contre Valence, il ne devrait pas débuter la finale dans le onze ce soir à Turin. Mais son apport n’en reste pas moins déterminant, car le Tricolore devra apporter en deuxième mi-temps son punch offensif, sa qualité d’appel et son efficacité devant les buts (5 réalisations en Europa Ligue cette saison, mieux que n’importe quel autre joueur qui foulera le Juventus Stadium).
Ce rôle l’empêche certes de se mettre en valeur plus régulièrement (et lui a sans doute coûté sa place au Mondial), mais la bonne entente avec son coach, Unai Emery, l’aide beaucoup à accepter cette étiquette de joker. "(Unai) est plus que passionné", s’enthousiasme Gameiro. "C’est la première fois que je vois un coach vivre à ce point les matches, comme un supporter. Même quand on fait des séances d’entraînement en semaine, il est à fond. Cela nous donne la grinta pour surmonter quelques épreuves quand on est mené et qu’il faut aller marquer des buts importants". Demandez donc à Stéphane Mbia, auteur il y a deux semaines d’une tête libératrice, à la 94e minute de la demi-finale retour. "Un signe du destin avant la finale", sourit Gameiro.
Le Benfica attend cela depuis 1962
Neuf mois après avoir débuté son aventure européenne, au troisième tour des qualifications face au FK Mladost Podgorica, le FC Séville n’est plus qu’à une marche de l’exploit. "C’était un très beau parcours, avec des passages compliqués comme contre le Bétis (…), contre Porto où on a perdu à l’aller (…) et à Valence", rappelle Gameiro. Et si le Benfica, déjà finaliste malheureux l'an passé, est le grandissime favori de la finale, l'attaquant français jouera ce soir en Italie avec une seule idée en tête : "en gagner un troisième", en référence aux deux titres continentaux décrochés par Séville en 2006 et en 2007.
Les Portugais, eux, visent un quadruplé historique : ils ont déjà gagné le Championnat et la Coupe de la Ligue cette saison et doivent encore jouer, outre la finale de la Ligue Europa, celle de la Coupe nationale. Les hommes de Jorge Jesus sont donc sur une dynamique exceptionnelle mais ont une pression considérable sur les épaules : ils restent en effet sur sept finales européennes perdues, dont la dernière l'an passé contre Chelsea, dans les derniers instants du match (93e). Cela fait donc 52 ans que les supporters du Benfica attendent un titre européen. Gameiro n'aurait sans doute aucun scrupule à les faire patienter encore un peu plus.
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