Chelsea et Benfica veulent se consoler
La Coupe est parfois un beau moyen d'embellir une saison moribonde. Encore plus quand elle est européenne. Benfica et Chelsea qui s'affrontent mercredi à Amsterdam en finale d'Europa League en savent quelque chose. Les Portugais, en s'inclinant le week-end dernier contre le FC Porto, ont peut-être dit adieu au titre. Le revers lors du "classico" face au FC Porto (2-1) tombe plutôt mal puisqu'ils ont perdu leur première place en SuperLiga et se sont inclinés pour la première fois après 41 matches sans défaite.
"Cette défaite nous a fait très mal", a reconnu Jesus Jorge, l'entraîneur lisboète qui déjà l'an dernier s'était fait doubler par Porto dans la dernière ligne droite. Chelsea, lui, a depuis de long mois tiré un trait sur la Premier League (troisièmes, les Londoniens pointent à 15 longueurs de Manchester United). Pour ces deux clubs la finale de mercredi est le parfait lot de consolation. Et également un sacré défi pour deux entraîneurs.
Benitez le mal-aimé, Jorge Jesus à la poursuite de l'Histoire
Il y a un an, Chelsea soulevait la Ligue des Champions après un tir au but décisif de Didier Drogba. Roberto Di Matteo qui avait pris le groupe en cours de saison était porté aux nues et confirmé par Roman Abramovitch avant d'exploser en vol au cours de l'automne. Pour le remplacer, le milliardaire russe n'avait alors pas trouvé mieux que d'appeler l'ancien technicien de Liverpool, Rafa Benitez, adversaire de José Mourinho à l'époque où celui-ci était sur le banc blues. Conspué par les fans dès son premier match, l'Espagnol a fait front, seul contre tous et est en train de réussir son pari.
Déjà vainqueur de la C3 en 2004 avec Valence, il pourrait devenir le deuxième entraîneur seulement, après l'Italien Giovanni Trappatoni, à remporter l'Europa League avec deux clubs différents. Surtout il permettrait à Chelsea de devenir l'égal de l'Ajax, du Bayern Munich et de la Juventus, seuls clubs à avoir remporté la Coupe d'Europe des clubs champions, la Ligue des Champions (C1), la Coupe des Coupes (C2) et la Coupe de l'UEFA et l'Europa League (C3).
Jorge Jesus, lui, est face à un autre défi : mettre fin à la disette qui frappe les Portugais depuis leur doublé en 1961 et 1962. Après ces deux succès, les Lisboètes ont laissé filer six finales dont la dernière en C1 en 1990 contre l'AC Milan. "Cette finale marque la reconnaissance internationale de ce que nous avons accompli récemment", a affirmé le technicien portugais. Il peut également rêver d'un triplé historique pour Benfica. Avec un point de retard sur Porto à une journée de la fin du Championnat et déjà qualifié pour la finale de la Coupe du Portugal, Jorge Jesus et ses hommes vont entamer mercredi la première étape de ce défi.
Pas Hazard
Gonflés à bloc dans la lignée d'un Frank Lampard qui est devenu le 18 avril dernier le meilleur buteur de l'histoire des Blues (203 réalisations), les Londoniens devront toutefois se passer d'un de leur créateur, Eden Hazard. L'ancien Lillois s'est blessé en fin de match contre Aston Villa le week-end dernier. Chelsea n'a pas communiqué sur son état mais le geste du joueur à sa sortie de terrain samedi passé laisse penser qu'il souffre au minimum d'un claquage, voire d'une déchirure aux ischio-jambiers de la cuisse gauche. Cette absence s'ajouterait à celles, déjà actées, de l'attaquant Demba Ba (non-qualifié) et du capitaine John Terry (blessé aux ligaments de la cheville gauche).
Pas suffisant pour faire douter les Londoniens. "La saison s'achève et c'est probablement le meilleur moment qui arrive. Nous pouvons gagner un nouveau titre européen et obtenir officiellement notre billet pour la prochaine Ligue des champions", a dit Juan Mata. "Ce serait incroyable de remporter deux titres européens de suite", a-t-il précisé. D'autant plus quand on sait d'où revient Chelsea…
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